Je salue le courage du Mali, du Niger et de Burkina Faso. Ce qui leur reste à faire, c´est de créer leur propre monnaie pour parachever leur sortie de la CEDEAO, sinon l´ennemi est toujours là et les guette.
Par cette annonce du retrait des trois pays: Mali, Niger et Burkina Faso de l´Organisation communautaire, la CEDEAO, quelque chose du jamais vu est en train de se passer et chacun de nous peut se demander ce que sera demain dans ces trois pays ainsi que l´impact dans les autres pays de la CEDEAO. Ce n´est pas un saut dans l´inconnu. C´est un cas prévisible. L´indépendance totale des pays francophones de l´Afrique de l´Ouest passera par ces trois États. Encourageons-les.
Avant de porter notre analyse sur l´avenir de ces trois États sortants et sur la CEDEAO en cas de leur retrait effectif, il est à saluer d´abord leur courage de cette décision. L´ingérence de la France dans les décisions de la CEDEAO a été déterminante dans leur décision de retrait. Ce que nous sommes en train de voir et allons vivre les mois et années à venir est historique car on ne l´a jamais vu. Pour les trois États du Sahel, c´est une grande chance pour repartir du bon pied vers la souveraineté entière sans influence encore de l´extérieur. Ils vont s´affranchir de toute influence extérieure. La France ne pourra plus passer par un Etat de la sous-région ou de la CEDEAO pour les atteindre, ni par l´UEMOA s´ils arrivent à sortir aussi de cette zone très rapidement, sauf s´il y a des traîtres dans ces trois États pour leur nuire au profit de la France. Sinon, c´est une grande occasion pour leur développement économique. Mais pour atteindre ce but, il faut qu´ils sortent très rapidement aussi de l´UEMOA pour avoir leur monnaie commune. Les deux vont de pair. S´ils arrivent à sortir très rapidement de cette zone aussi et abandonner le franc CFA, ils vont provoquer du chaos dans ces pays aussi de l´UEMOA.
Quand on met en balance les avantages et les inconvénients, ces derniers pèsent moins que les avantages. Si c´était un seul État qui est sorti, les inconvénients seraient plus lourds. Mais comme ils sont trois États, ils sauront comment les gérer. D´ailleurs, pourquoi la CEDEAO n´a pas pu intervenir militairement au Niger pour remettre en selle BAZOUM? C´est parce que le Mali et le Burkina Faso ont déclaré qu´ils vont intervenir au côté du Niger en cas de son agression. Donc, les va – t- en guerre pour plaire à la France ont pesé le pour et le contre de ce que cela pouvait entraîner dans la sous- région en cas de leur intervention militaire au Niger. Ce qu´ils évitaient et ils ne sont pas militairement intervenus au Niger est arrivé: la sortie de ces Etats de la CEDEAO. Voilà où la France les a entraînés. Qui perd?
La CEDEAO va perdre en se laissant influencer par la France. Le seul inconvénient pour ces trois États est la libre circulation des personnes et des biens dans les États de la CEDEAO. Mais c´est rien du tout. Ils vont signer des accords bilatéraux avec certains de ces États avec lesquels ils ont des liens économiques et d´amitié très forts comme par exemple le Togo en raison de notre port. Avec ces accords les Togolais avec leurs marchandises pourront circuler librement dans ces trois États et les citoyens de ces États pourront circuler librement aussi au Togo sans difficultés. Il faut encourager cette initiative. Ce sera un coup dur pour la France et ses valets locaux qui servent ses intérêts au détriment de l´intégration communautaire. L´Africain est trop con. Quel que soit le niveau intellectuel que l´on a et que l´on vante, on se laisse toujours manipuler par les occidentaux pour saboter l’intérêt de nos pays.
Le patriotisme ne s´achète pas. C´est dans le sang. Quand on ne l´a pas dans ses veines, inutile de s´aventurer en politique, sinon on sacrifierait les intérêts de son pays et de son peuple. En ce moment l´Afrique a besoin des chefs d´État nationalistes et patriotes pour la souveraineté du continent et non les corrompus et les traîtres par lesquels la France passe pour atteindre ses objectifs nuisibles en Afrique.
Pour le cas du Togo, il doit inévitablement avoir sa propre monnaie aussi. C’est pourquoi la campagne des élections présidentielles de 2025 ne doit pas seulement porter sur la situation socio-politique du Togo mais surtout sur sa souveraineté vis-vis de la France. Les Togolais veulent celui qui pourra les sauver de l’influence de la France et rendre le Togo libre en marchant dans les pas de Sylvanus Olympio.
Dr. Christian Spieker
Président de GERMANY IS BACK