Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA, opposition) a salué dimanche, le « leadership et les qualités humaines » du président de la Commission Vérité, Justice et réconciliation (CVJR) Mgr Nicodème Barrigah-Benissan dont l’Institution a officiellement remis mardi dernier, son rapport au chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé après 34 mois d’activité.
Installée le 29 mai 2009 par le président de la république, la CVJR émane d’un processus lié à la quête de la concorde nationale susceptible de permettre au Togo de panser les séquelles de ses développements historiques conflictuels.
Elle a pour mission de déterminer, à travers un rapport circonstancié et détaillé, les causes, l’étendue et les conséquences des violations des droits de l’Homme et les violences qui ont secoué les fondements de la communauté togolaise de 1958 à 2005 et de proposer des mesures susceptibles de favoriser le pardon et la Réconciliation.
« A la CDPA, nous nous sommes interrogés à un moment donné de savoir si véritablement, il y avait une volonté politique de permettre à cette Commission de travailler. Et je veux absolument mentionner le leadership et les qualités humaines du président Mgr Nicodème Barrigah, parce que nous sommes convaincus que sans sa détermination, la Commission n’aurait pas franchi cette étape là », a déclaré Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson à la télévision nationale (TVT) lors de l’émission « Plateau de la Semaine ».
Selon elle, la mission de la CVJR « n’était pas du tout aisée. Et nous avons vu les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles cette commission a travaillé ».
« Vous savez, ce n’est pas quelque chose qu’il faut prendre à la légère, parce que nous croyons savoir qu’il y a des commissions qui ont été installées dans d’autres pays – comme au Kenya par exemple – avant la CVJR et qui n’ont pas pu faire ce bout de chemin. De manière globale, nous pensons que quelque chose de positif a été fait. Nous approuvons les recommandations qui ont été faites de manière globale », a-t-elle souligné.
« Nous trouvons que ce sont des recommandations qui seront d’une très grande utilité pour que le pays avance, mais à condition qu’on les mette en œuvre », a-t-elle précisé.
Mme Adjamagbo-Johnson a également abordé plusieurs autres sujets dont le dialogue entre le gouvernement et les partis représentés au Parlement, ainsi que le Collectif « Sauvons le Togo » lancé mercredi dernier par dix-sept partis politiques et organisations de la société civile.
Ce Collectif regroupe 7 Organisations de défense des droits de l’Homme, 3 Associations et organisations de la société civile et 7 partis politiques d’opposition dont l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de Jean Pierre Fabre, le Comité d’Action pour le renouveau (CAR) de Me Dodji Apévon et la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) de Léopold Gnininvi.
A entendre Mme Adjamagbo-Johnson, le Collectif « Sauvons le Togo » est une initiative d’organisations de la société civile. Ce Collectif a été constitué sur le constat « qu’aucune formation – qu’elle soit une Association ou un parti politique – ne peut à elle toute seule, relever aujourd’hui le défis de l’alternance au Togo ».
« Il est donc question de nous mettre ensemble pour mener des actions essentiellement citoyennes, visant à nous assurer que la gouvernance politique, économique et sociale de ce pays », a-t-elle poursuivi.
« Nous avons dû procéder à un certain nombre de clarifications, c’est-à-dire que la synergie ne vise pas à conquérir le pouvoir. Les Organisations de la société restent dans leur rôle.
Le Collectif vise à faire en sorte qu’il y ait alternance au Togo », a ajouté Mme Adjamagbo-Johnson.
Le Collectif « Sauvons le Togo » a pour coordonnateur Me Zeus Ajavon, président du Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT-Togo). FIN
Junior AUREL