En réaction contre le coup d’état militaire du 26 juillet 2023, les chefs d’états de la CEDEAO, sur la pression irrésistible des dirigeants des grandes puissances occidentales pour leurs propres intérêts économiques et géopolitiques, ont prétendu défendre par la contrainte et la force la démocratie et l’ordre constitutionnel au Niger, en prenant le 30 juillet 2023 des mesures économiques et politiques d’une rare sévérité et brutalité, allant jusqu’à la menace d’une intervention militaire concertée, contre « le peuple martyr » nigérien, sans soumettre l’application de ces mesures à l’approbation démocratique des représentations nationales des pays membres de la CEDEAO, et sans jamais se soucier des problèmes de terrorisme « djihadiste » et d’extrême pauvreté auquel est confronté « le peuple martyr » du second pays le plus pauvre du monde selon l’Indice de Développement Humain, dont la richesse minière principale, l’uranium, fait l’objet d’un pillage scandaleux depuis des décennies dans l’indifférence générale et le silence retentissant de la CEDEAO, de l’Union Africain et de toute la « Communauté Internationale ».
Face au rejet catégorique le 31 juillet 2023 de ces mesures par le Mali, le Burkina et la Guinée encore sous les sanctions de la CEDEAO, à la déclaration le même jour de l’entrée en guerre du Mali et du Burkina pour défendre « le peuple martyr » nigérien en cas d’intervention militaire de la CEDEAO au Niger, et à la menace le 3 août 2023 des autorités militaires nigériennes de riposte sans préavis contre un des pays de la CEDEAO signataires de ses mesures contre le Niger en cas d’une telle intervention militaire, le Président en exercice de la CEDEAO et Président du Nigéria a fait volte-face le 3 août 2023 en souhaitant désormais une solution « amicale » à la crise nigérienne actuelle, tout en continuant à préparer activement l’intervention militaire annoncée.
Sachant que dans toute république, « le peuple est le seul détenteur de la souveraineté », que « aucune représentation du peuple n’est le peuple », que « le peuple est la seule source première de la légalité et de la légitimité du pouvoir », contrairement à la constitution qui est en Afrique la victime des violations allant jusqu’à des « coups d’état constitutionnels » de la part de ceux qui ont prêté le serment de la respecter et de la défendre, sans aucune condamnation jusqu’à ce jour de la part de la CEDEAO, de l’Union Africaine et de la « Communauté Internationale », comme l’a déploré le président du Libéria au sommet de la CEDEAO du 8 septembre 2021, et surtout que l’intervention militaire de la CEDEAO au Niger serait une violation non seulement de « la souveraineté du peuple nigérien », mais aussi des chartes de l’ONU, de l’UA et de la CEDEAO, et de la constitution du Nigeria, comme l’a signifié le sénat du Nigéria à son Président le 5 août 2023, qu’il soit permis à un universitaire panafricain, responsable politique de son pays d’origine, et « artisan de paix », de proposer aux dirigeants de la CEDEAO et aux nouvelles autorités politiques du Niger la solution suivante pour « une sortie de crise pacifique, démocratique, à l’africaine et à l’amiable de la crise politique au Niger depuis le 26 août 2023 », comme le souhaite le président du Nigeria :
1) La signature d’un accord entre les nouvelles autorités du Niger et la CEDEAO pour l’organisation le plus tôt possible au Niger d’un referendum sur le retour immédiat à l’ordre constitutionnel demandé par la CEDEAO ou bien une transition politique d’une durée à négocier entre les deux parties de l’accord, dirigée par les nouvelles autorités du Niger, prévoyant le financement de ce referendum par la CEDEAO, des observateurs en grand nombre de la CEDEAO, et une absence exceptionnelle de campagne officielle pour limiter les pressions sur les électeurs.
2) Dès la signature de l’accord, la libération de l’ancien président nigérien et de ses proches collaborateurs arrêtés, la suspension des mesures « inhumaines » de la CEDEAO contre « le peuple martyr » du Niger, et leur annulation dès le lendemain du referendum, au nom de la fraternité et de la solidarité panafricaine des peuples et des états africains.
3) l’engagement de la CEDEAO à assister sérieusement les autorités du Niger légitimées par le referendum proposé dans la guerre contre le terrorisme « djihadiste » et l’extrême pauvreté.
Par le Professeur Pascal Kossivi ADJAMAGBO
Président du Conseil des Universitaires et Experts Panafricains (CUEPA)Président National du Mouvement du Peuple pour la Liberté au Togo (MPL)6 août 2023