J’ai lu avec une grande attention un témoignage de mon aîné et formateur Noel Kokou Tadegnon sur ses années à Nana fm.
L’aîné insiste sur la passion et l’engagement professionnel qui ont été le moteur des efforts fournis, des exploits accomplis à cette époque.
J’en suis vraiment touché. Un très bon récit.
Mais malheureusement aujourd’hui, la presse nationale va mal. Les passions et les engagements sont fortement confrontés aux difficultés financières des médias.
Aujourd’hui, la radio comme toute la presse togolaise a perdu de la motivation professionnelle.
Les intérêts individuels ont pris le dessus.
Et c’est parce que l’autonomie financière des médias, l’indépendance financière des journalistes n’arrivent toujours pas à s’opérer.
Il faut refaire économiquement le paysage médiatique togolais. Le secteur privé est le premier partenaire financier des médias mais dans un pays comme le Togo où les entrepreneurs ne sont pas motivés à communiquer, à vendre leurs services et produits via les médias et à des prix raisonnables, la presse meurt financièrement, les passions et les engagements s’épuisent…
Par ailleurs, il y a des fonds de financement pour les médias, des bourses de reportages financés par des organisations internationales de médias, mais il faut également aller à cette école, et les organisations de presse au niveau national pourraient créer cette école.
Sans indépendance financière, la liberté de presse, surtout d’une presse objectivement critique est un leurre.
Aujourd’hui, les critiques, les investigations dans la presse s’apparentent à des guerres de gens de réseaux portées par les médias.
Même les contrats médias avec les institutions d’État compromettent parfois la volonté d’un travail de fond ou de critique sur les institutions en question.
Bravo aux aînés qui ont su comprendre très tôt que la presse ne peut garder son indépendance que quand elle est capable de s’assumer financièrement.
Face aux contraintes économiques, l’essence sociale et philosophique de la presse meurt.
Eli GOKA-ADOKANU, Journaliste