Après le discours prononcé il y a quelques jours par le chef de l’Etat, il apparaît clairement que les autorités ont l’ambition d’organiser des élections, n’en déplaise à la coalition des 14 partis politiques. Celle-ci de son côté, n’a pas l’intention de rester les bras croisés, pendant que le gouvernement togolais organise unilatéralement des élections.
« Si leurs élections sont organisées dans les conditions actuelles que tout le monde rejette, on comprendra aisément que ce régime veut conduire le Togo dans une situation catastrophique et ils en seront les seuls responsables », a prévenu ce mercredi sur TV5 Monde, Nathaniel Olympio, président par intérim du Parti des Togolais, parti membre de la coalition des 14.
Selon lui, le peuple togolais n’acceptera pas que le régime en place impose une élection qui sera jouée d’avance. « Nous en avons l’expérience et cette fois-ci, avec la détermination du peuple, nous nous y opposerons comme il se doit », a-t-il souligné.
L’acteur politique de l’opposition entrevoit que le Togo va connaître des moments extrêmement difficiles parce que, relève-t-il, le régime n’a pas l’intention de laisser les choses se faire dans la paix.
En tout cas à la coalition des 14, on compte exercer davantage de pression sur le régime, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays pour qu’il comprenne que la rotation du pouvoir est un instrument indispensable à la dynamique de la démocratie.
A en croire M. Olympio, le pouvoir de Faure Gnassingbé a organisé le dialogue, pas pour permettre d’y trouver des solutions adéquates à la crise sociopolitique dans laquelle baigne le pays depuis le 19 août 2017, mais seulement pour casser la dynamique de mobilisation de l’opposition. Il n’en veut pour preuve que la centaine de prisonniers politiques arrêtés sur des motifs ‘complètement fallacieux’.
« C’est cette violence d’Etat gratuite que le peuple subit aujourd’hui. Avec ce comportement du régime, on ne peut pas espérer que le dialogue puisse produire l’effet escompté », pense-t-il.
A la coalition, on semble aussi regretter d’avoir accepté de suspendre de bonne foi les manifestations pour la cause du dialogue politique ouvert le 19 février dernier sous les auspices du président ghanéen, Nana Akufo-Addo.
« Il est clair que la période de suspension n’a pas apporté de résultat escompté. Il faut réadapter l’action sur le terrain, réinvestir le terrain et remobiliser la population, nous n’avons pas d’autres choix. En revanche, nous pouvons compter sur la détermination de ce peuple de mettre fin à ce régime », a expliqué M. Olympio.
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