Les casques bleus togolais de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA), tombés sur le champ d’honneur au Mali le 08 décembre, ont reçu un hommage national samedi 18 décembre dernier à la Place des fêtes de la Nouvelle Présidence à Lomé en présence du Chef de l’État Faure Gnassingbé. Le décès de ces sept soldats togolais occasionné par la charge d’un engin explosif improvisé entre Douentza et Sévaré sur la Route nationale 16 dans la région de Bandiagara, porte le nombre total à treize compatriotes péris sur le front malien depuis 2013.
Voir sept Togolais mourir de la sorte alors qu’ils sont sur le théâtre d’une opération pour ramener la paix, c’est tout simplement triste. A l’occasion, le Chef d’État Major des Forces Armées Togolaises, Général Dadja Maganawé a demandé de ne pas baisser la garde. « C’est en restant debout, déterminés et vigilants, sans esprit de recul et sans aucune concession au terrorisme, que vous rendrez le meilleur hommage à tous ceux qui ont été fauchés à la vie par la barbarie des actes », lança-t-il aux Forces armées togolaises avant d’insister « dans l’âme de ces combattants de la liberté fièrement recouverts du drapeau national, vibrent et résonnent deux mots: liberté et paix.
Le sang de ces braves soldats tombés sur le champ d’honneur sous la route du devoir, nous parle et nous interpelle et nous invite tous à réveiller en nous, notre sens civique et patriotique dans la lutte contre le terrorisme ».
Pour un pays comme le Togo qui n’est pas en guerre, perdre des âmes de ses fils et filles dans ces conditions atroces, c’est une tragédie. Ce deuil a bien un caractère national étant attendu que Sergent chef GNARO Toï, Sergent chef Amédekouva Dosseh, Sergent Tetena Atcham, Sergent ABALO Assimah, Sergent PADAKI Poyodi, Caporal-chef LEMOU Essoyo- Mawe et Soldat de première classe MAWE Awéréou défendaient les couleurs nationales.
Malheureusement, le climat délétère, fait de privation de libertés notamment la détention des journalistes Ferdinand Ayité et Joël Egah et de l’activiste pro-démocratie Fovi Katakou sur dénonciation (sic) de deux ministres du gouvernement, a ravivé les rancoeurs et frustrations de sorte qu’une bonne partie des Togolais ne portait pas ce deuil, du moins au même titre.
Qu’a-t-il de si grave pour qu’on prive ces concitoyens de leur liberté ? Surtout qu’avant eux, une bonne centaine de Togolais sont déjà en prison pour leur opinion. Un pays divisé même devant la mort ? Le Chef de l’État doit travailler à l’élevation d’esprit, de culture démocratique, de tolérance pour éviter que notre Togo ne sombre.
Un peuple soudé, solidaire et confiant en l’avenir de son pays est un gage de patriotisme et d’éclosion des talents individuels et collectifs.
Honoré ADONTUI
Le Correcteur