«Le Sénégal dépasse ma personne. Il est rempli de leaders également capables de pousser le pays vers l´émergence.» Macky Sall
Quoi qu´on dise sur les velléités qu´aurait eues l´actuel président sénégalais, Sacky Sall, pour un troisième mandat, nous osons espérer que, malgré les éventuelles péripéties qui pourraient encore avoir lieu avant le départ effectif du chef de l´état sénégalais, ce pays d´Afrique de l´ouest pourra garder son titre de pays pionnier de la démocratie en Afrique francophone surtout. Notre voisin de l´est, le Bénin, grâce à la volonté, à l´humilité et surtout à l´amour pour son peuple d´un homme, Mathieu Kérékou, est sorti depuis le début des années ´90 des turbulences dictatoriales. Malgré les imperfections inévitables du début, la démocratie béninoise est aujourd´hui une réalité dans une région ouest-africaine où les mauvais exemples ne manquent malheureusement pas.
«…Pourquoi Patrice Talon a décidé de se séparer d’Aurélien Agbénonci?
Les relations entre le chef de l’État béninois et son désormais ex-ministre des Affaires étrangères s’étaient détériorées ces derniers mois. En cause, des tensions avec le ministre des Finances Romuald Wadagni mais aussi, des divergences d’opinions au sujet de la stratégie diplomatique du pays.
Patrice Talon a finalement mis fin au suspense en nommant Shegun Bakari au poste de ministre des Affaires étrangères.» Il y a quelques jours nous lisions dans la presse béninoise en ligne cet extrait sur des remous au sein du gouvernement béninois où dans la foulée, Patrice Talon avait dû se séparer de son ministre des Affaires Étrangères. Nous relevons ici la vivacité de la démocratie au Bénin, et surtout la liberté de ton et d´action qui est celle des membres du gouvernement dans ce pays frère. «En cause, …des divergences d’opinions au sujet de la stratégie diplomatique du pays.» Un tel comportement digne d´un ministre vis-à-vis de son chef qui n´est autre que le président de la République nous montre à suffisance que les ministres au Bénin sont très loin d´être des béni-oui-oui qui ne pensent que quand leur dieu de président leur dit de penser, et n´agissent que sous la „clairvoyance“ de leur bienfaiteur comme au Togo. Là où d´autres parleraient de crise gouvernementale au Bénin, nous disons que les crises gouvernementales ne peuvent avoir lieu que dans des pays où le ministre récalcitrant ne craint rien en démissionnant ou en se laissant démissionner, comme en Allemagne, en France, aux USA etc. et aujourd´hui au Bénin.
Dans notre pays le Togo où actuellement tout le gouvernement, avec à sa tête, le prince-héritier Faure Gnassingbé, s´est transporté, comme chaque année, dans le nord du pays pour une fête traditionnelle tribale, alors que les habitants de la capitale Lomé se débrouillent comme ils peuvent pour sauver leurs biens des eaux à cause des inondations; et qu´aucun ministre ne peut lever le petit doigt pour protester pour que de telles stupidités cessent, il ne serait pas exagérté de conclure qu´entre notre voisin de l´est, le Bénin et le Togo, c´est le jour et la nuit en termes de gouvernance politique et surtout en termes de respect du peuple pour lequel on est supposé être à la tête du pays. Le Togo est encore à des années-lumière parlant de démocratie, de bonne gestion des ressources du pays au profit des populations, du respect de la dignité et de la vie des autres concitoyens. Les violations des droits de l´homme, la corruption, les détournements à ciel ouvert, l´enrichissement illicite et l´impunité semblent être désormais les points forts du programme de gouvernement du régime RPT-UNIR. Nous parlions tantôt des grandes inondations à Lomé où les nombreuses populations concernées sont laissées à leur triste sort, pendant que les propriétaires du Togo font la java dans la Kozah à l´occasion d´une fête traditionnelle de l´ethnie du chef de l´état. Rappelons en passant que notre pays compte plus de 40 ethnies qui ont chacune au moins une fête traditionnelle. Dans un pays normal, où les dirigeants sont là pour leur peuple et le respectent, on les auraient vus en bottes dans les eaux à Lomé, au milieu des inondations avec des techniciens, cherchant des solutions pour que le calvaire des populations loméennes ne se reproduise plus la saison prochaine.
Pour le moment le calvaire des populations togolaises, du nord au sud, de l´est à l´ouest, continue. À quand le bout du tunnel? Comme il n´y a pas de miracle dans la vie normale de tout le monde, il n´y aurait pas de miracle pour que le drame togolais puisse prendre fin. Il faut y travailler de tous les côtés. Ce qui est sûr, c´est que notre pays se trouve en mauvaise posture sur le plan politique et conséquemment sur le plan humain; personne ne peut le nier. Regardons tout autour de nous pour constater que nous restons un ilôt de dictature familiale, une triste exception dans la sous-région. Au Nigeria, au Ghana, pour citer deux pays non francophones, au Bénin d´à côté et ailleurs, ils ont dépassé le stade où l´opposant politique est pourchassé comme du gibier, où des ministres regardent dans la même mauvaise direction que leur bienfaiteur de prince-héritier comme au Togo. Ça doit changer!!!
Samari Tchadjobo
Allemagne