Jean Pierre Fabre, président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et chef de file de l’opposition a écrit au chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, correspondance dans laquelle ce dernier soulève quatre préoccupations.
Le contenu de cette lettre a été transmis à la rédaction de l’Agence Savoir News par la cellule de communication de l’ANC. Pour l’instant, aucune source n’a encore confirmé la réception de ladite lettre par le président togolais.
Rappelant la date à laquelle l’Accord politique Global (APG) a été signé (août 2006), M.Fabre estime que les réformes prévues pour contribuer au « règlement juste et durable de la crise togolaise, sont restées lettres mortes ».
« Et votre adresse à la nation du 2 janvier 2016 ne donne aucune perspective claire quant à leur mise en œuvre », dénonce M.Fabre.
« L’imprécision de votre affirmation selon laquelle ces réformes nécessitent de +donner corps à la commission sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles et d’amorcer dès que possible la mise en œuvre de la feuille de route relative à la décentralisation et aux élections locales+, renforce la conviction de la classe politique et des populations togolaises que le gouvernement n’a pas la volonté de réaliser les réformes et d’organiser les élections locales », affirme-t-il.
Selon lui, « il est incompréhensible et préoccupant que le gouvernement s’emploie à se soustraire au respect des engagements pris et maintes fois renouvelés aussi bien devant la nation togolaise que devant la communauté internationale ».
« Le refus de mettre en œuvre les réformes politiques et électorales », poursuit-il « constitue la cause majeure du manque d’équité et de transparence des élections, notamment la présidentielle d’avril 2015 dont les populations et CAP 2015 ne reconnaissent pas les résultats ».
« Voilà pourquoi, en ma qualité de chef de file de l’opposition, je voudrais par la présente, dans l’intérêt de la paix sociale et au moment où l’incertitude du lendemain, avec ses multiples conséquences sociales, accentue la précarité des ménages, appeler encore une fois et solennellement votre attention sur la nécessité de régler diligemment les nombreuses et importantes questions politiques et sociales en attente ».
Au total quatre préoccupations soulevées par le chef de file de l’opposition : (i) les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales prescrites par l’APG, (ii) l’organisation des élections locales, (iii) et la libération des autres prisonniers politiques dont la Cour de Justice de la CEDEAO et la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies exigent l’élargissement et (iv) la libération des militants et des dirigeants des partis de l’opposition abusivement détenus, la levée des inculpations arbitraires, le libre retour des personnes contraintes à l’exil, suite aux incendies des marchés de Kara et de Lomé en janvier 2013.
Au total sept personnes sont encore détenues dans ce dossier. Mercredi dernier, Amnesty International avait appelé à la tenue d’un procès « dans les plus brefs délais », de ces personnes. FIN
Junior AUREL
source : savoir news