Suite aux 715 poursuites lancées pour corruption, fraude, détournement de fonds et autres délits financiers, l’Angola se voit payé de retour : le pays récupère des actifs d’une valeur de plus de 11 milliards de dollars qui avaient été pillés des coffres de l’État et cachés à l’étranger.
Selon le ministre de la Justice, Francisco Queiroz, ces fonds ont été récupérés au cours de ces trois dernières années « en espèces et en biens en Angola et dans le monde entier ». Ces actifs ont été récupérés notamment en Grande-Bretagne, en Suisse, à Singapour et aux Bermudes, entre autres. « Le montant total saisi et récupéré, dans le pays et à l’étranger, s’élève à 11 486 042 997,22 dollars », a précisé Francisco Queiroz. C’est dire le progrès qu’a réalisé un Joao Lourenço parti en guerre contre la corruption depuis son accession à la magistrature suprême en septembre 2017. En moins de cinq années, les résultats sont là. L’homme n’a pas eu besoin de faire mandats sur mandats pour montrer de quelle matière il est fait. Et la justice étant ce qu’elle est en Angola, pas étonnant que les enquêtes soient conduites avec sérieux.
Les Togolais, eux, en sont encore à chercher ce que sont devenus les 500 milliards de Fcfa détournés dans la gestion des fluctuations des prix des produits pétroliers. Ils en sont à chercher ce qu’est devenu le budget alloué à la réhabilitation de la route Lomé-Vogan-Anfoin, celui alloué à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de 2013 et 2017. On sait tous comment la corruption fait avage sous nos cieux, mais les instances comme la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Haplucia) et la Cour des comptes ne se bousculent pas pour inquiéter les auteurs de détournements et de crimes financiers. Aucun développement ne sera possible, aussi longtemps que l’on ne déclarera pas la guerre à la corruption, la fraude, le détournement de fonds.
Source : Le Correcteur