La tension monte en Guinée autour des méthodes de gouvernance de Mamady Doumbouya. La coalition de l’opposition demande aux autorités d’organiser des élections d’ici fin 2024 et de laisser le pouvoir aux civils.
L’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (Anad) a appelé, le 18 mai, dans son communiqué le gouvernement de Mamady Doumbouya à prendre toutes les mesures pour respecter strictement l’engagement d’organiser des élections en 2024 devant aboutir à un retour à l’ordre constitutionnel.
Par ailleurs, la coalition de partis et d’organisations « dénonce vigoureusement le renoncement » des autorités à leurs engagements. Il convient de rappeler que le gouvernement a déclaré impossible la tenue des élections prévues pour la fin de l’année 2024 et a indiqué une nouvelle date butoir de 2025.
La situation sécuritaire en Guinée est actuellement calme. A Conakry, la police aux frontières (PAF) effectue des contrôles d’identité et de résidence dans les rues, et c’est tout. Cependant, les militaires sont toujours au pouvoir et interdisent aux civils de s’exprimer sur le sujet. La Guinée connaît de fortes restrictions d’accès à internet, ainsi que des interdictions de manifester.
Dans les pays voisins comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso, la présence des militaires au pouvoir est due à la situation sécuritaire difficile. Les autorités de ces pays se sont réunies au sein de l’Alliance des États du Sahel et luttent ensemble contre les groupes armés dans la zone des trois frontières. Elles ont beaucoup souffert, notamment de la condamnation des puissances européennes et des sanctions de la CEDEAO.
Conakry, contrairement aux pays de l’AES, n’a pas été touché par les sanctions de la CEDEAO ni par la condamnation de Paris. Le maintien au pouvoir de Mamady Doumbouya profite à l’Elysée. L’ancien président guinéen Alpha Condé était déterminé à développer la coopération avec la Chine et la Turquie, ce qui ne pouvait qu’avoir un impact négatif sur l’économie française. C’est pourquoi, selon les analystes politiques internationaux, l’hexagone est derrière le coup d’État militaire en Guinée.
Pour maintenir son influence dans un pays riche en ressources naturelles, la France investit dans des entreprises telles qu’Eiffage, Thomson Broadcast, qui remportent ensuite des contrats en Guinée.
En outre, il ne faut pas oublier la biographie du chef guinéen, qui a des liens étroits avec la France. Mamady Doumbouya était un légionnaire français. De plus, son épouse, Lauriane Doumbouya, est de nationalité française et est un membre actuel de la gendarmerie nationale française.
Les autorités guinéennes dirigées par le général Doumbouya ont usurpé le pouvoir dans le pays. Ayant développé des relations avec la France, ce régime militaire ne reçoit aucune condamnation de l’Occident, alors que les civils sont privés du droit d’exprimer leurs opinions.
Par Oumar Diallo