Dans une déclaration rendue publique jeudi dernier, la Conférence Episcopale du Bénin (C.E.B) s’est prononcée sur l’information selon laquelle, l’homosexualité serait désormais introduit dans les programmes scolaires.
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DES INQUIETUDES A LA RESPONSABILITE
Nous saluons et remercions le Gouvernement béninois qui a apporté un grand soulagement à notre peuple en annonçant, le 30 novembre 2023, à l’Assemblée Nationale, que l’homosexualité est aux antipodes de nos valeurs culturelles et qu’il n’est pas introduit dans le système éducatif béninois. Par cette Déclaration, et à travers le partage des constats, des convictions, des appels et des recommandations à la lumière de la foi chrétienne, Nous, Evêques du Bénin, voudrions, attirer l’attention des Autorités politiques, des Leaders religieux et de tous les Acteurs éducatifs, sur les responsabilités qui sont les nôtres désormais face aux questions suscitées par l’homosexualité.
Constats et convictions pour le développement de la Nation
Si la prise de parole du Gouvernement est bienvenue, elle ne dissipe pas quelques constats sur le terrain. Le débat sur la limitation des naissances a été annoncé sans être encore honoré. Entre temps, nous avons entendu parler chez nous, au Bénin, de la diffusion des théories et pratiques homosexuelles ou Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, Transsexuelles et « Queers », c’est-à-dire toutes les autres formes d’expression d’une telle sexualité (LGBTQ). Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) diffusent également dans les médias des théories similaires avec des images encourageant ces pratiques. C’est triste !
Nous sommes capables d’un sursaut national énergique, culturel, éthique et spirituel dont notre Nation a besoin pour la sauvegarde de sa dignité face à la croissance démographique, au développement économique et au problème de l’homosexualité. Nous en sommes convaincus. C’est pourquoi nous vous invitons à accueillir la Parole de Dieu et l’enseignement magistériel de l’Eglise sur ces différentes questions.
Appels à la lumière de la foi chrétienne
Peuple béninois, Autorités politiques et civiles, fils et filles de Dieu, aucun programme de développement ne peut autoriser un peuple respectueux de la vie humaine à opter pour des lois qui, d’un côté, nient la différence sexuelle, le rapport harmonieux entre croissance démographique et développement économique, et de l’autre, sacrifient la vie des enfants à naître sur l’autel des idéologies mortifères et de la << divinité-argent >».
<< Nier la différence sexuelle, dit le Pape François, est la conséquence de la négation du Créateur (cf. Rm 1, 24-32) ». Il nous faut revenir à Dieu, avoir la crainte de Dieu pour éviter à notre peuple, les ravages et les graves préjudices de l’homosexualité. Jésus Christ, Celui en qui, par qui et pour qui, tout a été créé (…) nous le dit : « Le Créateur, au commencement, les fit måle et femelle et (…) a dit: C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair » (Mt 19, 4c-5; cf. Gn 1, 27; 5, 2; 2, 24).
Par conséquent, l’homosexualité est contraire à la volonté de Dieu dès la création du monde. L’Ancien Testament qualifie cette pratique « d’actes abominables » (cf. Ez 16, 50) et de << relations contre nature » (cf. Lv 18, 22) pour lesquels Dieu a détruit les villes de Sodome et de Gomorrhe (cf. Gn 19, 23-29). Il faut noter que tous les actes qui violent l’ordre de la nature se retournent contre le bien-être de l’homme. Saint Paul, quant à lui, affirme que ceux qui les pratiquent s’éloignent du Royaume de Dieu (cf.ICo 6, 10). L’Eglise catholique, de même que nos religions endogènes et les autres religions venues d’ailleurs, n’admettent pas l’homosexualité ni l’union stable entre deux personnes de même sexe. N’y aurait-il pas là des appels à prendre en compte de sorte que lesdits droits LGBTQ ne soient légalisés ni subtilement encouragés dans notre pays sous quelque motif, réforme ou besoin de développement et de tourisme que ce soit? Pour ce qui concerne l’union entre les personnes du même sexe, le Rape François affirme avec force: «L’Eglise a une conception très claire du mariage: une union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la procréation d’enfants »².
Chers Compatriotes et Leaders de notre Pays, pour éviter l’instauration de l’homosexualité dans nos mœurs, le devoir de respecter les valeurs culturelles de notre peuple devient de plus en plus contraignant, car désormais il se fonde d’abord sur la loi naturelle puis sur la Parole et la Loi divines. Celles-ci établissent un lien entre la
procréation et la domination de la terre (développement intégral): << Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la» (Gn 1, 28). Sur cette base, nous vous disions déjà en l’An 2000:
« La population n’est donc pas à priori un frein au développement »³;
« Le sous-développement n’est jamais une fatalité. Pour s’en sortir, il faut s’employer à éliminer les dépenses improductives, à améliorer les relations internationales, l’éducation, les services sociaux et les infrastructures de base »*;
«Les pays qui se sont le plus développés depuis la seconde guerre mondiale sont ceux qui ont le plus mis en valeur leur capital humain et non ceux qui ont le plus reçu d’aide financière ».
Nous recommandons:
Au Gouvernement qu’en matière d’enseignement sur la sexualité et le planning familial au Bénin, l’on traite de « l’éducation morale et sexuelle » plutôt que de « la santé sexuelle et reproductive»; de la « paternité et maternité responsables » plutôt que de la << parentalité responsable » et des méthodes naturelles de régulation des naissances plutôt que des moyens artificiels qui favorisent la permissivité sexuelle.
Il revient aux Parlementaires d’examiner toutes les questions relatives au rapport entre démographie et développement, aux théories et pratiques homosexuelles diffusées en dehors de l’école, dans les TIC et les principaux médias de masse.
Aux Partenaires, à l’Etat et aux familles de prendre en compte que ce qui suit:
toute politique démographique autoritaire, qu’elle soit sournoise ou déclarée, est inacceptable.
•Les époux ont le droit de fonder une famille et de décider de…
l’espacement des naissances et du nombre d’enfants à mettre au monde, en considerant pleinement leurs devoirs envers eux-mêmes, envers les enfants déjà nés, la famille et la société, dans une juste hiérarchie des valeurs et en accord avec l’ordre moral et objectif qui exclut le recours à la contraception, a la stérilisation et à l’avortement
Aux services sociaux, aux femmes et aux hommes de bonne volonté de répondre aux enjeux de l’éducation morale des jeunes en général et des filles en particulier en leur faisant acquérir toutes les ressources intellectuelles, morales et sociales nécessaires à leur bien-être dans la recherche de solution à l’épineux problème des grossesses précoces en milieu scolaire et des grossesses non désirées.
Puissent les éducateurs, les décideurs et les leaders de la Nation résister aux pressions des organismes internationaux dont les conditionnalités soumettent les peuples à des politiques démographiques autoritaires et les jeunes à des pratiques LGBTQ!
Que l’Eglise, les fidèles chrétiens et les croyants, les leaders religieux, les citoyens et citoyennes de bonne volonté multiplient les initiatives d’accueil, d’écoute et d’accompagnement des frères et sœurs LGBTQ en tant que personnes humaines avec l’amour du cœur de Dieu qui nous invite tous à nous aimer mutuellement. En effet, l’Eglise distingue l’acte homosexuel qu’elle rejette de l’être homosexuel dont elle reconnaît la dignité de créature de Dieu et qu’elle appelle à la conversion, comme toute personne en vue du salut éternel.
Que Jésus Christ, le Sauveur du monde nous y aide ! Arien
Fait à Cotonou, le 14 décembre 2023