SANTE – Pour la première fois, l’Organisation mondiale de la santé classe les ondes émises par les mobiles dans la catégorie «potentiellement cancérogène», même si d’autres études devront être menées pour établir un lien formel…
Sortez les kits mains-libres. Le Centre international de recherche sur le cancer (IARC) une branche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a pour la première fois classé, mardi, les champs électromagnétiques de radiofréquence en catégorie 2B. Traduction: selon l’OMS, les ondes des téléphones portables sont «peut-être cancérogènes», au moins pour certaines tumeurs cérébrales (gliomes).
«Les preuves, qui s’accumulent, sont assez fortes pour justifier la classification dans le groupe 2B», conclut le professeur Jonathan Samet, président du groupe de travail. «Cela signifie qu’il pourrait y avoir un risque, et que nous devons donc garder un œil attentif sur le lien entre téléphones portables et le risque de cancer.»
D’autres études nécessaires
Les 31 chercheurs de l’IARC se sont appuyés sur les résultats de nombreuses études, dont une menée fin 2010 qui a montré un risque multiplié par deux pour certaines tumeurs cérébrales chez les utilisateurs intensifs (au moins 30 minutes par jour pour téléphoner pendant 10 ans).
Comme tout facteur environnemental, il faudra encore des années avant d’avoir une idée exacte des conséquences sur le long terme, explique l’OMS. Pour le directeur de l’IARC, Christopher Wild, «il est important que de recherches supplémentaires soient effectuées», surtout chez les enfants. En attendant, il recommande de prendre «des mesures pragmatiques pour réduire l’exposition» aux ondes, comme l’utilisation de kit mains-libres et l’envoi de SMS. Par précaution –et pour se couvrir en cas de procès– de nombreux fabricants de portables, comme Apple, conseillent, eux, de tenir le combiné à «au moins 1,5 cm» de l’oreille.
Les industriels ont aussitôt relativisé la portée de l’annonce des experts, soulignant que la catégorie «potentiellement cancérogène» regroupait de très nombreuses substances (comme le plomb ou le chloroforme) et que les scienfitiques n’avaient pas mené de nouvelle étude.
source: reuters