À moins de trois semaines des élections législatives, les acteurs politiques togolais peinent à s’entendre sur l’essentiel. C’est-à-dire la réalisation des réformes recommandées par la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO et l’organisation consensuelle des élections.
Interrogée dimanche 2 décembre 2018 par la BBC, l’Ivoirienne Aminata Toungara, Vice-présidente du parlement de la CEDEAO n’a pas caché son inquiétude et sa crainte vis-à-vis de la situation qui prévaut au Togo. « Je souhaiterais que les Chefs d’État se rencontrent et qu’ils disent au Président togolais qu’il mette balle à terre et qu’on reporte la date des élections en mars ou avril, ce serait bien », a-t-elle proposé.
De l’avis de Mme Toungara, le Togo constitue une menace pour ses voisins. « Le Togo est le plus petit pays de la sous-région. S’il venait à s’embraser, le Ghana en prendrait un coup, même la Côte d’Ivoire et le Bénin en prendront un coup. Est-ce que vraiment aujourd’hui, pour des élections législatives on a besoin de cet embrasement ? », s’est-elle interrogée et d’exprimer également son étonnement de voir l’opposition togolaise hors du processus électoral.
« On n’a jamais réellement pensé que l’opposition allait avoir une position aussi radicale. Ils ont discuté et devraient prendre leur place dans les institutions. Ça, c’est important », a-t-elle poursuivi.
Pour finir, elle a indiqué à la BBC être en train de négocier une rencontre avec le président de la Commission de la CEDEAO, son compatriote Jean-Claude Kassi Brou afin de savoir ce qu’il faut faire.
« Je crois en mon âme et conscience qu’il faut attendre. Qu’il ne faut pas précipiter les élections. Rien ne vaut la paix. Qu’on trouve une solution et que l’opposition se présente de façon qu’on puisse avoir un pays normal », a-t-elle conclu.
Le parlement s’est réuni vendredi dernier en séance de travail mais n’a pas pu acter les réformes telles que recommandé par la CEDEAO et en respect du délai du 30 novembre fixé par l’organisation sous régionale.
Il faut rappeler également que l’opposition a organisé samedi 1er décembre 2018, des manifestations dans plusieurs villes du pays pour dénoncer l’organisation des prochaines élections et réclamer l’adoption des réformes dans le respect de la monture proposée par l’expert constitutionnaliste envoyée par la CEDEAO.
A.Y.
source : afreepress