Une nouvelle année démarre. Et dans la tradition, on se souhaite des vœux. Du cercle familial au lieu de travail en passant par l’administration publique, on se fixe de nouveau cap. On s’invite à de bonnes et nouvelles résolutions pour atteindre les objectifs à l’heure du bilan à la fin de l’année. Naturellement, c’est bien au somment de l’Etat que l’impulsion est souvent donnée partout ailleurs.
Est-ce vraiment le cas au Togo ? Du tout pas. Ce pays constitue une curiosité dans la sous-région ouest-africaine. Un tout petit territoire de 56.600 km2 avec huit millions d’habitants au sous-sol immensément riche mais qui ne profite qu’à une minorité pilleuse, une caste insatiable et indifférente aux misères imposées à la grande majorité.
C’est un pays entièrement à part dans une gouvernance insipide et toxique.
Pour les vœux de Nouvel An, tous les pays sérieux se sont consacrés à la tradition. Au Togo, on doit se contenter d’un message publié sur les comptes sociaux. C’est de là que le Président Faure Gnassingbé a présenté ses premiers vœux aux Togolais pour le Nouvel An 2024. « Mes chers compatriotes, À l’entame de cette année nouvelle, je forme pour chacun de vous des vœux de santé, de bonheur, de paix et de progrès.
Poursuivons avec détermination la noble œuvre de la construction du Togo moderne, paisible, prospère et solidaire auquel nous aspirons.
Bonne et heureuse année 2024 à toutes et à tous » lit-on.
Et dans ce petit message, que peut-on constater ? De l’autosatisfaction. Faure Gnassingbe parle de « la construction du Togo moderne, paisible, prospère et solidaire auquel nous aspirons.»
Qui peut croire à un Togo moderne ? Des attributs d’un pays moderne, le Togo n’en a que cure. L’Etat de droit et la démocratie qui balisent la voie à tous les projets de développement pour le bien être de la population sont un luxe au Togo. Que d’innocents concitoyens en prison pour leur opinion pendant qu’on fait le tour du monde pour se proposer médiateur des putschistes ! Que de criminels économiques qui courent les rues sous le parapluie de l’impunité ! Que de musèlement de l’espace public censé libérer les génies créateurs ! En quatre mandats de cinq ans, quel bilan revendique le successeur de Eyadema à la tête du Togo ?
Une absence notoire d’ambition et de vision claire dans tous les domaines. Pendant que les pays voisins sont véritablement en compétition, le Togo se compare à lui-même. Une vision étriquée qui scelle le sort de ce pays pour un bon moment encore , malheureusement. Une nouvelle année avec les anciennes habitudes qui ne garantissent aucunement un lendemain meilleur.
Honoré Adontui
Source: Le Correcteur / lecorrecteur.tg