Une CENI dont les membres n’ont jamais voulu rentrer dans l’histoire comme l’auraient souhaité les Evêques….
Je reviens sur le décryptage du message des Evêques à la veille de l’élection présidentielle de 2010, deux mois avant la célébration des 50 ans de l’anniversaire de l’indépendance du pays. Aujourd’hui, je vais m’appesantir sur le gros problème dans les processus électoraux. En effet, après une analyse minutieuse de la situation politique, la CENI demeure le problème majeur des élections. C’est la raison pour laquelle les Evêques au cours de chacune de leurs sorties à travers des lettres pastorales invitent les membres de la Commission Electorale Indépendante Nationale Indépendante (CENI) à être indépendants. C’est ainsi qu’en 2010, dans le paragraphe 11 de leur message, les Evêques ont encore réitéré ce message d’indépendance de la CENI en exhortant les membres de cette institution qui rentre dans l’organisation des élections d’opter pour l’impartialité durant tout le processus.
: « Nous invitons les membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) à être indépendants vis-à-vis des pressions extérieures, indépendantes vis-à-vis des partis politiques qui vous ont délégués. Ecoutez votre conscience ; recherchez la vérité ; soyez du parti du bien. Ecrivez loyalement notre histoire et entrez dans l’histoire, par l’organisation correcte de cette élection, et par le bon déroulement des divers actes que requiert votre mission ».
Malgré cette exhortation à observer l’indépendance dans leur travail, les membres de cette commission ont encore violé leur serment en parjurant leurs vœux vis-à-vis du peuple togolais. De tout temps, il est démontré que des membres de la CENI toujours dirigée par un membre du parti au pouvoir, même si on nous fait remarquer que le Président de cette institution est un administrateur civil, c’est-à-dire fonctionnaire d’Etat. Avec l’argent, bien des membres de la commission issue de l’opposition sont vite débauchés par le pouvoir pour valider les fraudes massives en faveur du candidat au pouvoir, qui au lieu de se mettre au service de la nation, détruit la patrie et abuse de ces concitoyens malheureusement. Or, les Evêques ont rappelé à chacun des candidats que dans toutes courses, un seul remporte la victoire. Quand les Evêques soulignaient dans le message que, « tout échec peut devenir un tremplin pour l’avenir », et que « accepter et respecter le verdict réel des urnes, ce sera faire preuve d’une humilité qui ne pourra que vous grandir aux yeux de Dieu et devant les hommes », ils faisaient allusion à chacun des candidats en général mais au candidat du parti au pouvoir Faure Gnassingbé en particulier.
Franchement, je constate avec amertume que c’est la CENI qui crée les germes de violences post électorales après la publication d’un suffrage universel qui ne correspond pas à la vérité des urnes. Comment dans ces conditions, les partis politiques de l’opposition peuvent-ils travailler donc à apaiser le climat social, à promouvoir le dialogue dans la vérité, la sincérité et la concertation, dans l’écoute des autres ? Il est clair qu’on n’assistera toujours qu’à des dialogues de sourds dont les principes sont aux antipodes de ceux de vrais dialogues.
En conclusion, si les Togolais veulent vraiment que les élections règlent la crise socio politique pour qu’il n’y ait ni casse, ni violence, de quelque nature que ce soit, et cela, avant, pendant et après les élections, il urge que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) soit composée effectivement des hommes qui écoutent leur conscience, recherchent la vérité. Des membres qui soient du parti du bien. Bref, des membres qui sont vraiment indépendants vis-à-vis des pressions extérieures, indépendantes vis-à-vis des partis politiques.
Reconnaissons tout de même que les CENI de 1998 où Me Ajavon Zeus, avait fait partie, et de 2015 où Francis Pédro Amuzun a eu le courage de se démarquer des magouilles des autres membres, auraient dû être celles qui devraient proclamer le suffrage qui répondrait au vote des Togolais, mais tel n’a pas été le cas, car la plupart des membres ont préféré l’argent à l’intérêt nationale. En 1998, la présidente Awa Nana Daboya avait cédé aux pressions extérieures politiques et financières. De même qu’en 2015, Tafa Tabiou n’a pas pu résister aux menaces politiques et pressions financières. Aujourd’hui, la crise s’enlise à cause des responsables de ces Commissions Electorales Nationales Indépendantes.
Anges Gbedode ADJANOR