Jeune Afrique confirme le froid entre Paris et Lomé


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Lorsque l’on avait critiqué le mensonge de Robert Doussey qui consistait à affirmer gratuitement que les relations entre le Togo et la France étaient au beau fixe, certains petits esprits, obtus par nature, pensaient qu’il s’agissait d’une cabale injustifiée contre le nouveau ministre des affaires étrangères.En réalité, il n’en est rien et fort heureusement, au jour le jour, des voix plus avisées confirment notre analyse.
 
Dans un article publié sur son site, l’hebdomadaire panafricain, « Jeune Afrique » écrit en substance ce qui suit :
 
« Après dix-huit mois de froid, la France et le Togo vont rompre la glace. Faure Gnassingbé s’est engagé à aller à Paris les 6 et 7 décembre pour le sommet franco-africain sur la sécurité….Sommes nous en train d’entrevoir la fin d’une longue séquence d’incompréhensions mutuelles » ?
 
Voilà une phrase qui dit tout sur « le froid » qui a régné et règne encore entre la France et le Togo pendant près de deux ans et que nos autorités tentent désespérément de camoufler.
 
Sur le principe, personne ne pourrait se réjouir du fait que la France qui est en principe, le principal lobi des pays francophones d’Afrique, soit en froid avec notre pays le Togo, qui se cherche à tout point de vue et qui, plus que jamais, a besoin d’être soutenu, défendu et vendu au plan international pour être connu afin de bénéficier de l’appui de cette communauté pour amorcer son développement.
 
Mais il est des faits que l’on se saurait camoufler à moins d’avoir choisi, délibérément de prendre les autres pour des imbéciles pour finir par tomber dans le ridicule.
 
La France et le Togo sont belle et bien froid, en un froid d’ailleurs glacial qui a contraint Faure Gnassingbé à dépêcher son ministre des affaires étrangères pour quémander son invitation sur Paris en vue de briser, si possible cette glace.
 
Il faut vraiment être mentalement détraqué pour ne pas comprendre cette évidence qui saute aux yeux de tout observateur avisé et attentif.
 
Cela dit, nous serions incomplets si nous nous arrêtions à ce simple constat que Faure Gnassingbé n’est pas en bonne posture avec son homologue français, François Hollande et partant, la France.
 
Il nous parait judicieux de revenir sur les origines de cette grippe qui a longtemps rongé et continue malheureusement de ronger les relations entre Lomé et Paris et naturellement entre Lomé et les grandes capitales occidentales.
 
Il est évident que l’affaire Loïck Le Floch Prigent dans laquelle le Togo s’est montré particulièrement artisanal dans les procédures judiciaires qui ont cloué, des mois durant, ce français dans les geôles de la prison togolaise, a été le point culminant ayant accentué cette déchirure du tissu relationnel entre l’ancienne métropole et le Togo.
 
Mais ce n’est pas tout. Des faiblesses et non des moindres de ce régime existent et motivent chaque jour la mise sur le carreau du Togo par la Communauté Internationale.
 
Au prime abord, il faut bien relever la légèreté avec laquelle notre pays gère la question de la torture et des massives et répétitives violations des droits humains dans notre pays.
 
Il est tout de même inconcevable et donc impardonnable que l’on s’amuse autant avec la vie humaine, sacrée par essence, au point de se montrer quasi insensible aux cas flagrants de tortures qui ont été révélés à la face du monde à travers le dossier Kpatcha Gnassingbé et co-accusés, qui continuent de croupir en justice malgré ces effrayants traitements dont beaucoup d’entre eux ont été l’objet à l’agence nationale de renseignement avant leur déferrement devant la justice togolaise.
 
Comment les tenants du pouvoir togolais pensent pouvoir se faire accepter au plan international quand ils trainent ce genre de carences qui rappellent étrangement les pratiques des monarchies antiques ?
 
C’est évident que rien que pour une telle raison, l’image de ce régime ait autant sombré au point d’être indésirable par les démocraties affranchies qui se voient ainsi déçues par un jeune Président qui, a priori bénéficie de tous les atouts pour se montrer moderne et branché.
 
De plus, l’instrumentalisation éhontée de la justice au Togo est un élément subséquent qui repousse non seulement les démocrates convaincus, mais surtout aussi les hommes d’affaires et investisseurs étrangers qui pourtant, recherchent avidement des déboucher pour déverser et récycler leurs surliquidités qui traînent dans les banques.
 
A quoi cela sert-il de prendre de risque avec un Etat dont les méthodes de gouvernance et de gestion des citoyens sont aussi proches de celles d’une jungle animalière ?
 
Le Premier Ministre Ahoomey-Zunu s’était risqué à tromper les députés lors de la présentation de son programme d’investiture que le Togo avait une capacité d’endettement de l’ordre de 45% contre une norme internationale de 70% et que donc notre pays avait encore une bonne marge pour lever des fonds à l’international qu’il pourrait investir dans les différents projets de développement dont il faisait le litanique listing. Baliverne !!!!
 
A part les institutions bancaires internationales d’influence politique telles le FMI, la Banque Mondiale, la BAD et les banques des pays islamistes ou chinoises, aucun établissement financier, aucune institution financière sérieuse à capitaux privés, n’est aujourd’hui intéressée par le Togo.
 
Encore que toutes ces institutions à influence politique continuent de mettre des gangs avant de libérer des miettes de fonds pour le compte du Togo.
 
Voilà pourquoi beaucoup de projets annoncés en grandes pompes par Faure Gnassingbé lui-même ou par ses sbires ont du mal à prendre corps.
 
Le cas patent de l’autoroute de l’amitié ou du chemin de fer pour lequel l’on a pompeusement créé Togo Investiment est assez révélateur et il serait bien que nos dirigeants disent aux togolais combien ils ont déjà pu lever comme fonds pour ces deux projets.
 
Le dernier point que nous retenons (il y en a encore d’autres) dans les raisons qui expliquent la rigidité de la communauté internationale vis-à-vis du Togo, tient dans la propension de nos autorités à s’accrocher à tout prix au pouvoir comme l’on le ferait à une Planche du Salut….
 
C’est tout de même curieux que nos dirigeants ne se donnent pas la peine de développer des valeurs de dignité, de responsabilité et de bon sens qui, naturellement devraient les amener à comprendre que par honnêteté intellectuelle ou même morale, ils doivent œuvrer pour promouvoir l’alternance pacifique au sommet de l’Etat.
 
Tout est fait pour verrouiller toute possibilité d’alternance au point où, pour la question du fauteuil présidentiel, l’on est prêt à tout chambouler dans le pays, à marcher sur toutes les valeurs consubstantielles à la nature humaine et partant à toute société civilisée.
 
Dans un tel contexte, l’essentiel pour Faure Gnassingbé ne sera pas de forcer des visites dans les pays à démocratie avancée.
 
L’essentiel pour lui, pour se faire accepter, c’est d’œuvrer pour commencer à corriger, progressivement, tous ces manquements et ces effrayantes carences qui marquent le fonctionnement actuel de son régime.
 
Toute autre démarche parallèle ne sera rien d’autre que de la diversion qui va peut-être temporellement le flatter, mais ne contribuera en rien à l’ennoblir ou à l’élever dans la caste privilégiée des grands hommes de ce monde.
 
Il n’a donc qu’à choisir entre s’accorcher béatement et sans gloire au fauteuil hérité de son père pour s’enrichir et enrichir « immoralement » et immodérément son entourage, ou alors se décider à agir avec noblesse et courage pour réussir à rentrer dans l’historique panthéon des rares hommes qui auront marqué la vie du Togo de l’Afrique par leur vision et leur charisme.
 
togoinfos
 

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