À la grande entrée de la justice de Lomé, les hommes et femmes en treillis qui sont commis pour veiller aux entrées et sorties du publics sont devenus d’une impolitesse sans norme. On ne l’a jamais assez constaté. Disons plutôt que leur discourtoisie va s’augmentant, puisque leur façon d’inviter les uns et les autres à entrer par telle porte plutôt que par l’autre laisse sincèrement à désirer, et que cela ne date pas d’aujourd’hui. Cela ne fait que confirmer la déplorable brouille qui a de toute éternité existé entre forces de l’ordre et citoyens togolais. Les choses auraient bien pu se passer autrement, si messieurs les Cerbères de la justice mettaient de côté leur arrogance qui en insupporte plus d’un visiteur. Un piéton qui vient à la justice pour une fois de sa vie, ne sait naturellement pas qu’il y a un passage réservé aux piétons et un autre aux véhicules.
Et aucun panneau n’y ayant été plaqué pour situer ces derniers, nos chers surveillants en font une meilleure occasion d’entreprendre cavalièrement (et comment !) les pauvres passants qui ont eu le malheur d’emprunter le passage des véhicules. S’en suivent alors des apostrophes à la limite de l’acceptable. Les forces de l’ordre se mettent à gourmander « l’indélicat », le somment de rebrousser chemin et de passer par le plus petit portail. A croire que sans invectives, ils ne porteraient plus leur titre d’agent de force de l’ordre. Beaucoup de citoyens surpris par d’aussi gratuites méchancetés, ne peuvent qu’accuser le coup. Celui-là a raison, qui a dit que les corps habillés togolais sont le prototype de l’ours mal léché. Ils n’ont pas besoin de se poser en Ladon (dragon à cent têtes) pour maintenir l’ordre. Plus fait douceur que violence, et ça, les soldats doivent encore l’apprendre.
Source : Le Correcteur