Comme la tradition l’a consacré, une nouvelle année est entourée du mythe de Vœux. Chacun à son niveau, formule les vœux qu’il trouve nécessaire.
Mais quand on vit dans un pays comme le Togo dans la majorité écrasée par les dégâts engendrés par sa gestion primitive, on pense de moins en moins aux Vœux. Pour cause. Ce pays n’offre aucune garantie d’avancement pour ressembler à ses voisins.
Au contraire, tous les maux lui collent malheureusement comme un gant : gabegie, corruption, concussion, clientélisme, pillage, tribalisme, impunité, arbitraire, insouciance… Je prends juste les deux dernières semaines de l’année 2020 au Togo. Primo : Augmentation de plus de 40% des frais de péage dans ce contexte de misère généralisée accentuée par les aléas de Covid-19, une décision impopulaire et indécente qui va entraîner la hausse des frais de transports.
Secundo : Braquage de plusieurs centaines de moutons et de chèvres à Gbossimé (Tokoin Abové) à Lomé, par les gendarmes sous prétexte d’abattoir sauvage. En plein Noël, ces corps habillés sont allés ramasser des bêtes apprêtées par les concitoyens pour leur fête pour les manger goulûment à leur place. Et sans autre forme de procès. Que du gangstérisme !
Tertio : Enlèvement spectaculaire du journaliste Carlos Ketohou. Le Directeur de la Publication de L’Indépendant Express a été contraint de passer quatre nuits gratuitement au Service de Recherches et d’Investigation Criminelle (SCRIC) avant d’être relâché pour que l’affaire de cuillères dorées pour laquelle il a été arrêté, suive finalement la voie normale et légale. Entre temps, tous les attributs d’Etat policier ont été collés au Togo et tous les Togolais sont obligés de porter cette croix. Que d’arbitraire !
Devant tout ce tableau funeste, lorsque le Chef de l’Etat qui cautionne toutes ces forfaitures se présente pour ses vœux au peuple togolais, on constate qu’il continue de faire de l’esprit.
Pour dire vrai et n’en déplaisent aux pilleurs engagés de la République, au Togo, il n’y a de vœux qui vaillent mieux que le changement.
Honoré Adontui
Source : Le Correcteur