Limogé en septembre dernier par le Chef de l’État, à la suite d’une fête grandiose organisée en pleine crise sanitaire en toute ignorance des risques encourus, Adoyi Esso-Wavana a repris du service. Avec l’Association Synergie Plus (Asp) dont il assure le parrainage, l’ancien Commissaire aux Impôts de l’Office togolais des recettes (Otr) a sensibilisé les jeunes de la préfecture de Tchaoudjo le vendredi 18 décembre dernier sur la culture de l’excellence. Ce, avec en toile de fond, un point d’honneur marqué à Faure Gnassingbé. Ce qui relance Le débat sur les dures réalités entre le pouvoir dictatorial et ses dignitaires.
Retour sur scelle
A Lama Tessi où il a posé ses baluchons, à la faveur du lancement de l’édition 2021 du projet « Culture de l’Excellence et de la Paix », Edoyi Esso-Wavana a incité les élèves à cultiver la paix et de l’excellence, les valeurs que prône l’Association Synergie Plus (ASP), au travers de son projet. Au cours de sa campagne de sensibilisation en faveur du travail bien fait, la discipline et l’ardeur dans les études, l’ancien Commissaire aux Impôts de l’Otr a tenu un discours des plus laudateurs à l’endroit du Chef de l’État. Dès lors, la question se pose de savoir si le natif de Sokodé agit-il en toute sincérité ou malgré lui, juste dans l’intention de se protéger des affres du pouvoir qui semble l’affronter depuis quelques temps.
L’art du coaching…
En effet, aussi bien à Lama-Tessi que dans les autres établissements scolaires de la région centrale sillonnés, El Hadj Adoyi Esso-Wavana qui a tenu un discours louangeur à l’endroit des autorités pour leurs efforts inlassables à plusieurs niveaux, a vivement invité les élèves filles à s’inspirer des femmes qui sous le leadership du chef de l’Etat, occupent actuellement de hauts postes de responsabilité dans l’administration togolaise. Ceci, sans toutefois nommer la Première ministre Victoire Tomegah-Dogbe, encore moins la Présidente de l’Assemblée nationale, Tsegan Yawa Djigbodi.
Dans les réalités du pouvoir
Il se souvient qu’il n’y a pas longtemps, au lendemain de son limogeage, des commentaires sur les réseaux sociaux justifiaient les déboires d’Adoyi par une supposée affaire de femme qui l’opposerait au chef de l’Etat. Et selon ces dires, l’ex-Commissaire des impôts aura fini par payer son entêtement à se montrer résistant jusqu’au bout dans son duel avec le numéro 1 du pays. Aujourd’hui, deux mois après être mis sous éteignoir, Adoyi s’est certainement rendu compte qu’il n’est rien sans le système dont il est un pur produit. D’ailleurs, de sources concordantes, il nous revient que pour mieux le contrôler, ses comptes bancaires sont tracés. Comme dans toute dictature qui finit toujours par dévorer ses propres enfants, il est étouffé et harcelé à tel point de trouver, bon gré mal gré en cette stratégie non disante, sa façon de chercher à rependre place à la table du Timonier. Mais alors, il est à se demander si objectivement sa démarche est empreinte de franchise en parlant de Faure aux jeunes en modèle?
La hantise d’un passé récent
Tout compte fait, seul Adoyi que personne ne souhaiterait remplacer dans ce rôle si affaiblissant pourra, en tout état de cause, juger de la réelle intention cachée derrière sa démarche. Mais tout comme bien de cas illustrateurs et hantant, comme celui de Pascal Bodjona que les Togolais ont dû finalement découvrir dans un volte-face des plus trahissant avec sa présence le 03 mai dernier riant et déjeunant à la cérémonie d’investiture de Faure Gnassingbé après que qu’on l’ait fait balloter dans une abracadabrantesque affaire d’escroquerie qui l’ont fait passer par la prison par deux fois. Bodjona qui avait pourtant crié a hue et à dia de construire sa propre hutte, n’avait en fait jamais véritablement quitté ses anciens et éternels relents et repères.
Des faits qui attestent malheureusement l’assertion selon laquelle, l’on n’affronte pas un pouvoir. Encore que dans les dictatures comme celle qui a cours au Togo depuis cinquante ans, la personne du Chef de l’État est confondue à l’État. Il fait tout. Déconstruit tout jusque dans la dernière cellule. Et à sa guise. Une triste réalité dont se souviendra à tout jamais l’ancien Commissaire aux Impôts de l’Otr qui aura perdu de ses plumes malgré son investissement en faveur du pouvoir. Aujourd’hui, il subit, sans pouvoir crier gars ! Et voilà le Togo du pouvoir Rpt-Unir !
FRATERNITE