Quatre semaines après la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale, place au travail. Certains ministères se sont illustrés par la prise des mesures dans l’immédiat, marquant ainsi leur dynamisme dans l’exécution de leur mission. Certains ministères, quoique de grande importance demeurent dans le silence. Et d’autres encore peinent à trouver des locaux.
Parmi ces ministères, certains présentent un caractère d’urgence ; Les défis sont énormes. Ils doivent donc s’atteler ardemment à la tâche qui leur est dévolue.
La cheffe du gouvernement se targue des innovations que comporte le nouveau gouvernement. Représentativité des femmes aux postes-clés, mise en place de nouveaux départements afin de renforcer davantage l’action gouvernementale, représentativité des jeunes au sein de la nouvelle équipe… il y’a de quoi se féliciter ; néanmoins, l’efficacité d’une telle équipe se mesure aux actions et à l’atteinte des objectifs définis.
Certains se sont empressés de mettre leur plan d’action en œuvre dès la prise de fonction. Quelques jours après sa nomination, le Ministre des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat, Dodzi Kokoroko a procédé à quelques nominations et rencontré les syndicats des enseignants en vue d’une rentrée scolaire sans tumulte. Dans la foulée, plusieurs mesures ont été prises pour le respect des mesures sanitaires et afin d’éviter une propagation de la pandémie du coronavirus en milieu scolaire. D’autres annonces non moins importantes meublent le secteur de l’éducation. La gestion des enseignants volontaires, les écoles sauvages et les reformes dans le secteur.
Fort de son dynamisme et de son pragmatisme habituel, le Ministre des affaires étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’extérieur, Robert Dussey, s’est aussi mis à l’œuvre. Des rencontres diplomatiques et échanges avec ses homologues ont été multipliés ici et là. Il a été l’un des tout premiers ministres de gouvernement à rencontrer le nouveau président Malien. Un record habituel du chef de la diplomatie togolaise.
Il en est de même des actions entreprises par le Ministre du commerce, de l’industrie et de la consommation locale, Kodjo Adedze, dans le cadre de la promotion de la consommation locale et dans la prise d’initiatives pour soutenir les activités commerciales dans cette période de crise.
Les ministères de l’économie et des finances, des transports routiers, aériens et ferroviaires ne sont pas en reste. Les activités en cours se poursuivent et les plans d’action annoncés augurent une évolution considérable dans ces secteurs.
Néanmoins, si le zèle et le dynamisme peuvent s’observer au sein de la nouvelle équipe, des doutes persistent ; surtout pour ce qui est de l’atteinte des objectifs définis. Et ceci d’autant plus que certains ministères se retrouvent sans locaux ou obligé de partager leurs bureaux avec d’autres services.
Par ailleurs, les togolais attendent de voir les ministères de l’urbanisme, de l’habitat et de la réforme foncière, des sports et des loisirs, de l’environnement et des ressources forestières, ainsi que le ministère de l’économie numérique et de la transformation digitale à l’œuvre dans ce nouveau gouvernement.
Les défis sont en effet énormes. Alors que la crise sanitaire a énormément bouleversé les activités économiques, les ministres ont la responsabilité de mener leur mission de façon efficiente pour relever le pays dans les années à venir.
La Ministre de l’économie numérique et de la transformation digitale devra apporter des solutions technologiques pour répondre au besoin de digitaliser de certains secteurs de l’économie et certaines activités, surtout en cette période de pandémie. Les procédures foncières ont certes été allégées ces dernières années, mais il y a toujours des besoins. Le ministre de l’habitat et de la réforme foncière devra trouver des solutions adéquates aux problèmes d’accès au foncier sans oublier la gestion des nombreux litiges qui opposent des citoyens.
Les Ministres des sports et des loisirs, de la culture et du tourisme devront apporter de l’innovation dans leurs domaines, marqués depuis des années par l’inertie ambiante.
Le ministère de la culture s’est tout de même illustré la semaine dernière en remettant des prix aux togolais talentueux dans les domaines de la littérature, du théâtre, des arts plastiques et du cinéma. Mais le besoin demeure ; de nombreux artistes, auteurs et acteurs du monde sportif peinent à vivre décemment.
Des réformes importantes sont attendues au ministère de la santé, de l’hygiène publique et de l’accès universel aux soins. L’accès au soin pour tous les togolais, la mise en place des infrastructures et de fonds pour la prise en charge de certaines maladies (cancer, MST…), absence de scanners, de radiothérapie sont entre autre les défis auxquels est confronté le Professeur Mustafa Mijiyawa. Aussi les togolais espèrent-ils que les nombreux scandales qui ont émaillés le secteur sanitaire ces dernières années, notamment en ce qui concerne l’achat des scanners ne se répèteront pas.
Pour ce qui est de l’enseignement supérieur, le Professeur Ihou Wateba, dans son nouveau poste de Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche devra innover par des réformes, particulièrement en ce qui concerne les cours à distances, la régularité des études en Master et des études doctorales, etc.
Bref, c’est le moment idéal pour l’exécutif de démontrer son engagement et son dévouement pour le bien-être du peuple. La crise sanitaire ayant considérablement affecté le niveau de vie des populations, il urge pour la nouvelle équipe gouvernementale de trouver des solutions efficace et efficience, conformément à la gestion axée sur le résultat (GAR) adoptée par l’ensemble du gouvernement. Ceci est primordial pour relever le pays après la crise et implémenter le plan de développement tant vanté.
Eric GAGLI
Source : l’indépendant express