Adapter la défense nationale aux risques sécuritaires sous régionaux, voilà l’une des raisons qui sous-tend l’adoption la semaine dernière du projet de loi relatif à la programmation militaire. L’avant-projet, à en croire les autorités, « fixe les orientations relatives à l’effort de défense pour la période 2021-2025, détaille la programmation des moyens militaires sur la même période, définit les priorités opérationnelles et les choix capacitaires essentiels, et précise l’effort financier à consentir sur les cinq prochaines années et au-delà ».
Le but étant de renforcer la protection des Togolais et du territoire national, on ne peut qu’apprécier pareille loi. Et à voir le risque que constitue un sahel pour un pays limitrophe du Burkina-Faso constamment mis en coupe réglée par des djihadistes, il y a de quoi. Mais cela ne saurait être une priorité pour les dirigeants d’un pays actuellement acculé par des problèmes sociétaux qui, s’ils ne sont pas d’ordre sécuritaire, méritent qu’on s’y penche le plus sérieusement du monde.
La rentrée scolaire qui commence ce matin même n’a pas mis d’accord les enseignants et les autorités de l’Enseignement. Loin d’être réglés, les problèmes liés à l’installation des apprenants dans les classes, avec un effectif réduit, continuent d’être des sujets d’inquiétudes autant pour les parents d’élèves que pour les enseignants.
N’est-ce pas là des questions suffisamment sérieuses pour que le gouvernement se décide à régler positivement l’équation des enseignants volontaires qui ne demandent qu’une intégration d’une partie des enseignants volontaires dans le système éducatif ? Les autorités semblent oublier l’urgence sanitaire du moment, et c’est se moquer des maîtres d’écoles que de les affliger d’aussi piteuses sommes que les 24 500 FCFA (pour les femmes) et 21 000 FCFA (pour les hommes) ? S’il faut consentir un effort financier à l’équipement militaire, autant s’y mettre pour les autres secteurs sociaux qui sont royalement délaissés par Faure Gnassingbé et sa coterie toujours déconnectés des réalités du pays.
Il n’y a qu’au Togo qu’on peut accorder la priorité à l’armée aux dépens des hôpitaux et des établissements scolaires. D’ailleurs, cette programmation militaire cache imparfaitement la fâcheuse envie du pouvoir de caporaliser les Forces armées. C’est bien déplorable.
Source : Le Correcteur