De Joseph Kokou Koffigoh à Gilbert Fossoun Houngbo en passant par Agbéyomé Kodjo, Koffi Sama, Yawovi Agboyibo, pour ne citer que ceux-là, le Togo a connu plusieurs Premiers ministres depuis la Conférence nationale souveraine.
Chacun de ces locataires de la Primature laisse des empreintes qui, somme toute, restent gravées négativement comme positivement dans la mémoire des Togolais. Si le Premier ministre de la transition de 1991, Joseph Kokou Koffigoh a préféré la facilité en rejoignant le camp adverse, abandonnant ses amis de l’opposition et trahissant le peuple togolais, Gilbert Fossoun Houngbo, quant à lui, donne l’impression d’être du côté du peuple alors qu’il le poignarde chaque jour dans le dos en participant allègrement aux pillages et à la dilapidation des ressources du pays.
Débarqué tambour battant de l’une des institutions des Nations-unies (en l’occurrence le PNUD) en 2008 pour apporter son expertise au Togo, notamment sortir le pays du marasme économique dans lequel il se trouve et augmenter le revenu des Togolais, Gilbert Fossoun Houngbo s’est finalement confondu avec ceux qui ont pris le pays en otage. On se rappelle encore ses sorties médiatiques fortement relayées par les médias publics acquis à la cause du pouvoir et ses déclarations à faire bander même un castré. N’est-ce pas Houngbo qui avait dit qu’il améliorerait sensiblement le quotidien des Togolais en six mois?
Au début, les Togolais, à la recherche d’un guide pour les conduire à la Terre promise, ont commencé par croire en l’ancien Directeur du PNUD-Afrique. D’ailleurs, comment cela pouvait-il en être autrement, puisque quelqu’un qui vient de là est supposé être un homme à qui les questions de développement doivent être une priorité? Mais les Togolais se sont vite ravisés lorsqu’ils ont commencé par se rendre compte que c’est plutôt le quotidien de Gilbert Houngbo seul qui augmente sensiblement pendant que le pays continue de descendre dans l’abîme.
En effet, en trois ans à la Primature, les châteaux de Houngbo ont poussé comme des champignons dans le pays. Au moment où les Togolais s’offrent difficilement un repas par jour, le Premier ministre et ses complices du pouvoir RPT mènent un train de vie qui pousse à la révolte. On pensait qu’avec son arrivée à la Primature, les vols, les pillages et les gaspillages, la corruption et autres détournements de fonds ne seront que de lointains souvenirs pour le peuple togolais. Mais hélas, le keynésien semble soutenir ou même participe à ces crimes économiques qui mettent à genoux le Togo. Sa trouvaille demeure ses journées économiques qu’il organise en Europe, en Amérique et en Asie pour, dit-on, vendre le Togo aux investisseurs. Mais jusqu’aujourd’hui, aucun de ces investisseurs n’a encore rêvé tenter une aventure dans le pays. Or ces voyages que le Premier ministre fait avec presque tout le gouvernement coûtent des fortunes à l’Etat. Et c’est le contribuable togolais qui en souffre.
Gilbert Houngbo feint d’ignorer les nombreuses crises sociopolitiques qui secouent le pays et qui sont à la base de la méfiance de ces investisseurs. Comment peut-on demander à un opérateur économique de risquer des affaires dans un pays où la justice est à double vitesse, où le pouvoir d’achat des populations est très insignifiant et où chaque jour des milliers de personnes qui descendent dans la rue pour réclamer leurs droits élémentaires sont sauvagement réprimés et les meneurs des manifestations arrêtés et torturés? On ne peut pas gagner la confiance des investisseurs quand on gère des crises sociales avec amateurisme, comme c’est le cas tout récemment dans le bras de fer qui a opposé le Syndicat des praticiens hospitaliers du Togo au Gouvernement. Là encore, l’ancien patron du PNUD-Afrique a montré aux Togolais que ses préoccupations sont autres que dans la recherche de leur bien-être. Sinon, Houngbo et son gouvernement ne laisseraient pas leurs compatriotes mourir dans les hôpitaux avant de se décider à satisfaire les revendications légitimes des agents de santé. Le keynésien a déçu les Togolais en arrivant jusque-là. C’est à juste titre si nombre d’observateurs trouvent que Gilbert Fossoun Houngbo a été un faux espoir pour le peuple togolais et qu’il a fini par prendre la forme du vase qui le contient.
Devant tous les maux qui minent la société togolaise aujourd’hui, le Premier ministre reste silencieux. Il donne l’impression de n’être capable de rien sans son mentor Faure Gnassingbé qui, lui, est devenu le plus grand voyageur de la planète. Il n’a que faire de la souffrance de ses gouvernés. Houngbo se voit à chaque fois obligé d’attendre son retour avant de régler les urgences dans le pays, comme on l’a remarqué dans la résolution de la grève des agents de santé il y a quelques jours. En tout cas, de tous les Premiers ministres que ce pays a connus, Gilbert Houngbo se révèle le plus décevant vu ce qu’il était avant d’être débarqué à Lomé. Que les hommes changent!
K.I.
source:etiame.com
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