Dans un communiqué diffusé samedi 09 mai, le gouvernement togolais a décidé de l’allègement du couvre-feu dans le Grand Lomé.
« A partir du dimanche 10 mai, le couvre-feu débutera désormais dans le Grand-Lomé à 21 heures et prendra fin à 5h du matin d’une part, les horaires du travail tiendront de 8h à 16h d’autre part », précise le communique du gouvernement. Cette décision est motivée par le fait que sur la base des résultats de l’étude épidémiologique réalisée dans le Grand Lomé du 23 avril du 08 mai, il ressort une stabilisation de la propagation du Covid-19 dans la capitale togolaise.
Auparavant, le couvre-feu était prévu de 20 heures à 6 heures dans le Grand Lomé et la Préfecture de Tchaoudjo. On doit naturellement se réjouir de l’étude épidémiologique réalisée. Encore que la Prison Civile de Lomé a remis en cause cette étude. Mais au-delà, on constate une hausse conséquente et inquiétante des cas confirmés à travers le pays. Aujourd’hui, plusieurs villes de l’intérieur sont touchées en l’occurrence Aného, Vogan, Badou, Kougnohou, Blitta, Djarkpanga, Bafilo, Kara, Gando, Mango, Dapaong, Cinkassé. Plus grave, la Prison Civile surpeuplée de Lomé est aussi infectée avec 19 cas confirmés dimanche.
Quand on sait la facilité de mobilité dans le pays malgré le fameux bouclage des villes annoncées, il y a bien matière à réflexion. Bien plus, malgré la fermeture des frontières, les mouvements des pays voisins vers le Togo n’ont jamais été plus fluides avec la complicité des forces de défense et de sécurité qui brillent de mille feux par la corruption. Ceci étant, l’allègement du couvre-feu qui paraît banal, donne plutôt l’impression à la masse que la situation de la pandémie est sous-contrôle. Par ailleurs, on constate un relâchement préjudiciable à plusieurs niveaux qui s’explique en grande partie par la légèreté qui entoure la gestion de cette crise sanitaire.
Comme depuis le début de la crise, les autorités togolaises sont toujours dans la pure singerie. Elles ne font que suivre les autres pays voisins sans tenir compte des réalités sur place. Rien que l’aspect du taux de létalité de la maladie au Togo qui au-dessus de 6% contre 3% en général dans le monde, cela doit nous interpeller dans la prise des décisions. Il est constaté que la plupart des décès sont des patients diagnostiqués tardivement, d’où la nécessité de renforcer le comité de riposte.
Comme la plupart des pays annoncent la reprise des cours dans les établissements scolaires, on ne sera pas surpris d’apprendre très prochainement que c’est aussi le cas au Togo.
Au lieu de suivre les autres les yeux fermés, le gouvernement togolais doit se montrer plus sérieux dans la gestion de cette crise meurtrière.
Honoré Adontui
Source : Le Correcteur No.931 du 11 mai 2020