Le Togo a désormais un nouveau Chef d’Etat-Major Général des Forces Armées Togolaises (FAT) : Général de Brigade Dadja Maganawe. C’est à travers un décret présidentiel à la Télévision Nationale (TVT) que l’information a été rendue publique le dimanche 06 décembre dernier. Secrétaire Général du ministère de la Défense et des Anciens Combattants (devenu ministère des Armées en octobre 2020) le 31 juillet 2017, le Colonel Maganawé a été d’abord promu Général de Brigade avant d’être nommé Chef d’Etat-Major Général des FAT en remplacement du Général de Division Félix Abalo Kadangha en poste depuis le 27 décembre 2013.
Il a été pendant une quinzaine d’années à la tête de la préfecture de Dankpen où il s’était illustré par la barbarie et la répression de la population. Du Secrétariat du désormais ministère des Armées, le Général Dadja Maganawe prend les commandes des FAT et devient le 5ème sous Faure Gnassingbé après Zakari Nandja, Essofa Ayeva, Atcha Titikpina et Abalo Kadangha.
Le Général Kadangha out, les signes avant-coureurs
Des quatre chefs d’Etat-Major sous Faure Gnassingbé, le Général Kadangha a le plus duré au poste soit sept ans contrairement au Général Nandja qui a fait quatre ans avec le fils de Eyadéma, Général Ayeva Essofa (17 mai 2009-6 décembre 2010), Général Mohamed Atcha Titikpina (6 décembre 2010-27 décembre 2013) et Général Kadangha (27 décembre 2013-6 décembre 2020).
En terme d’influence, il s’est beaucoup illustré aussi bien dans ses fonctions antérieures qu’à la tête des FAT.
En dehors de l’attaque du domicile de Kpatcha Gnassingbé le 12 avril 2009, l’ancien Chef d’EtatMajor de l’Armée de Terre avait été accusé d’avoir froidement abattu le jeune apprenti mécanicien Idrissou Moufidou (12 ans) à Agoè-Nyivé le 8 décembre 2018 lors d’une manifestation de la C14. Il avait été aperçu à bord d’un pick up avec une arme.
Depuis quelques jours, des signes avant-coureurs annoncent la perte de son influence. L’assassinat du Colonel Madjoulba Bitala, Chef Corps du Premier Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) d’Agoè-Nyivé dans son bureau le 3 mai a fait de la gorge chaude au sein de la grande muette. Certains ont évoqué le règlement des comptes. Etant à la tête des FAT, sa responsabilité est engagée. L’enquête en cours a révélé que le Colonel Madjoulba a été tué par sa propre arme. Ensuite, la nomination de Mme Marguerite Essozimna Gnakadé à la tête du ministère des Armées, portefeuille rattaché à la Présidence de la République depuis 2007 a été perçue comme un 2ème élément tangible. Dans la foulée, le Général Komla Adjitowou, Chef d’Etat-Major Général Adjoint des FAT a été nommé Chef d’Etat-Major particulier du Chef de l’Etat.
Contrairement aux rumeurs sur la retraite du Général Kadangha, ce n’est pas le cas. Né en 1963, il a 57 ans et doit passer à la 2ème section (préretraite) dans trois ans avant de jouir de sa retraite à 65 ans.
Comme Atcha Titikpina, Kadangha est arrivé en fin de mission pour le régime et il fallait trouver un autre. Le profil du nouveau venu n’est pas trop différent du sortant, comme quoi de Kadangha à Maganawé, c’est du pareil au même.
Kokou AGBEMEBIO / Le Correcteur