« Il faut pousser à nouveau un cri d’alarme contre l’état de terreur qui tente insidieusement de se mettre en place au Togo » (Comité pour la libération des prisonniers politiques au Togo)
Dans les geôles de la dictature au Togo, croupissent depuis plusieurs années, des dizaines de militants et sympathisants de l’opposition arrêtés dans le cadre des manifestations politiques de 2017 et dans l’affaire dite Tiger Revolution en décembre 2019. Selon le Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo mis en place en février 2021, depuis la fin des mouvements sociopolitiques de 2017 qui ont fait vaciller le pouvoir, on assiste à une préoccupante accélération de la violation des droits de l’Homme dans notre pays, caractérisée par une recrudescence des arrestations et détentions arbitraires, des disparitions forcées, des suspiscions de torture voire de décès en détention.
Plusieurs détenus ont été victimes de traitements inhumains, cruels et dégradants lors de leurs arrestations et détentions. D’autres encore ont subi des simulations de passage au peleton d’exécution. Malgré les incessants appels des partis politiques, des organisations de la société civile, des défenseurs des droits de l’Homme à libérer les détenus politiques, le régime de Faure Gnassingbé a opposé un refus catégorique. Preuve de la mauvaise foi notoire du régime et du refus délibéré de libérer les prisonniers, le ministre des droits de l’Homme, Christian Trimua est allé jusqu’à affirmer qu’« il n’y a pas de détenus politiques au Togo ».
Alors que des voix s’élèvent de partout pour exiger la libération sans condition de ceux que d’aucuns appellent les « otages politiques » de Faure Gnassingbé, celui-ci n’a trouvé mieux que de mobiliser des chefs d’Etat de la CEDEAO et même le nouveau président américain Joe Biden pour faire libérer Reckya Madougou embastillée pour cause de « financement du terrorisme».
Porte-flambeau du parti «Les Démocrates» pour la présidentielle du 11 avril 2021, l’ancienne ministre de Boni Yayi qui a vu sa candidature rejetée, a été arrêtée le 2 mars 2021 à l’issue d’un meeting organisé à Porto-Novo et placée sous mandat de dépôt, accusée d’avoir «planifié des exécutions en série de personnalités politiques ». Depuis, la liberté de la conseillère de Faure Gnassingbé porte des menottes.
Très sensible à la situation carcérale de Reckya Madougou, le chef de l’Etat togolais ferait du lobbying auprès de ses homologues ouest-africains pour sa libération. Selon « La Lettre du Continent » citée par leparakois.com, le sort de l’ancienne ministre béninoise, liée à plusieurs chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest, mobilise les présidences de la région.
« Refusant d’aborder lui-même le sort de celle qui fut sa conseillère avec son homologue béninois Patrice Talon, le président togolais Faure Gnassingbé a discrètement sollicité plusieurs chefs d’État de la région, parmi lesquels le président nigérian Muhammadu Buhari, pour qu’ils intercèdent auprès du palais présidentiel de Cotonou en faveur de Reckya Madougou (…) Le président togolais a également alerté l’administration de Joe Biden sur le sort de l’opposante, qui mobilise déjà la chancellerie américaine à Cotonou. Outre Faure Gnassingbé, son homologue sénégalais Macky Sall s’intéresse également de près au sort de l’opposante, sans toutefois vouloir donner l’impression qu’il s’ingère dans les affaires du Bénin. Les deux chefs d’Etat marchent sur des œufs, car ils savent que leur homologue béninois prend le dossier très à cœur », révèle le journal.
Au sein du sérail, le cas Reckya Madouagou diviserait les gouvernants. Si certains souhaitent que le pouvoir togolais s’implique davantage dans le dossier, d’autres par contre seraient agacés par l’influence grandissante de l’ancienne ministre béninoise au palais présidentiel.
Au demeurant, s’il sied que Faure Gnassingbé s’intéresse au sort de sa conseillère et œuvre pour sa libération, il doit faire diligence également pour élargir ses otages politiques au Togo, car « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».
Médard AMETEPE / Liberté
Son excellence Monsieur le Président P. Talon,
Je vais être très bref, si ce qui est écrit dans cet article est vrai, je vous demande tout simplement de dire à tous les chefs d’ États de la sous-région qui oseront vous contacter concernant cette dame que vous aviez bien fait de mettre en prison pour de faute grave que d’ une part le Benin est un pays souverain et qu’ aucun d’ eux n’ a le droit de s’ ingérer dans une affaire aussi grave interne, d’ autre que l’ auteur qui sollicité leur supports à savoir le dictateur le plus sanglant en Afrique Faure Gnassingbé n’ a qu’ a d’ abord entreprendre les reformes chez lui au Togo en libérant son propre demi-frère Kpatcha Gnassingbé, tous les autres détenus politiques et d’ arrêter immédiatement son agression envers le peuple Togolais avant d’ oser lui demander de libérer sa maitresse.
Autrement dit, si cet invendu Faure Gnassingbé ne peut pas faire tout ce que vous lui demandiez de dégarnir et d’ arrêter de s’ ingérer dans une affaire interne de votre pays car vous ne vous ingérez pas dans ses bavures au Togo.
Il faudra aussi rappeler à Joe Biden qu’ il a le devoir de dicter les principes de la démocratie a Faure Gnassingbé et lui demander de libérer tous les détenus politiques au Togo avant d’ envoyer son ambassadeur chez vous.
Je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, mes respectueuses salutations,
Un fils Togolais