Depuis quelques semaines, toute l’attention de la communauté internationale est tournée vers le Mali. L’« Opération Serval » déclenchée par les forces françaises en appui à leurs homologues maliennes pour la libération du Nord Mali, se poursuit. Pour le moment, ce sont les forces françaises qui mènent les opérations sur le terrain, les troupes africaines se contentant d’assurer la sécurité des zones libérées. C’est aussi ça les armées africaines qui ne servent pas à grand-chose, si ce n’est retourner leurs armes contre leurs propres populations.
Sur place, les principales positions des rebelles islamistes sont bombardées par l’armée française. Une à une, les villes assiégées par les rebelles sont en train d’être reprises par les forces alliées qui ne rencontrent visiblement pas de résistance. Les rebelles préfèrent fuir les assauts pour se refugier dans des zones difficiles d’accès où, selon des experts, ils vont se réorganiser pour mener plus tard des guérillas.
Le Nigeria, le Bénin, le Togo et le Ghana ont promis chacun d’envoyer des soldats en renfort aux troupes alliées au Nord Mali. Après une centaine d’hommes il y a quelques jours, le Togo a encore envoyé cinquante soldats qui ont pris la route le lundi 21 janvier dernier. Si dans les autres pays, les autorités ont pris la peine d’informer leurs populations de la nécessité de participer à la guerre au Mali, ce n’est pas le cas au Togo. L’article 72 de la Constitution togolaise dispose : « Le Président de la République est le chef des Armées. Il préside les Conseils de guerre. Il déclare la guerre sur autorisation de l’Assemblée nationale. Il décrète la mobilisation générale après consultation du Premier ministre ». Ce qui suppose qu’il doit y avoir un débat à l’Assemblée nationale avant tout envoi de troupes togolaises au Mali. Le Parlement peut refuser s’il ne trouve pas la nécessité pour le Togo de participer à cette guerre. Mais Faure Gnassingbé n’a pas trouvé utile de recueillir l’avis des députés et d’informer le peuple par leur biais.
Sous d’autres cieux, c’est l’Assemblée nationale qui interpellerait le gouvernement pour avoir des explications sur la participation des militaires à la guerre au Mali. Mais comme le régime s’est fait installer un Parlement mouton, majoritairement composé de ceux qui attendent les autres pour lever la main pour un oui ou pour un non, personne ne croit devoir rien demander à Faure Gnassingbé et à la hiérarchie militaire. Tout porte à croire que les soldats togolais sont partis au Mali sur un coup de tête du Prince. Ce n’est pas surprenant, puisque dans ce pays on ne rend compte à personne.
K. I.
source : lalternative-togo
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