En exil depuis mai 2005, l’ancien ministre de l’intérieur, de la sécurité et de la décentralisation du Togo, François Boko, ne peut pas rentrer au pays pour rendre les derniers hommages à sa mère décédée, il y a quelques semaines. L’autorisation qu’il a sollicitée, lui est refusée par Faure Gnassingbé, à en croire un article du journal électronique Africa Intelligence du 25 janvier 2024.
Dans une brève intitulée : « Togo – Faure Gnassingbé sourd aux appels de l’opposant et ancien ministre François Boko », Africa Intelligence rapporte que le pouvoir de Lomé est toujours opposé au retour au bercail de l’avocat au Barreau de Paris, Me François Boko. « C’est en vain que l’opposant togolais en exil François Boko a sollicité l’autorisation de rentrer au Togo pour y enterrer sa mère, décédée le 12 décembre 2023. Sauf coup de théâtre, et malgré de multiples démarches, il ne pourra pas assister aux funérailles, prévues début février.
L’opposant, originaire de la région de la Kara (dans le nord du pays), fief du clan Eyadema, avait pourtant mandaté une magistrate en disponibilité. Celle-ci avait plaidé en faveur d’une « mesure humanitaire » auprès de Gilbert Bawara, ministre de la fonction publique et pilier du régime, à qui le dossier avait été confié. François Boko s’était en parallèle assuré que sa requête avait atterri sur le bureau du chef de l’ État togolais, Faure Gnassingbé, via un intermédiaire à Lomé », explique le journal.
Comme le rappelle Africa Intelligence, il s’agit du deuxième refus de ce type qu’essuie l’ancien ministre de l’intérieur de Gnassingbé Eyadema, père et prédécesseur de l’actuel président togolais.
« En 2019, Gilbert Bawara, toujours lui, avait signifié à un contact commun aux deux hommes que François Boko, désireux de revenir au Togo dans la perspective du scrutin présidentiel de 2020, n’était pas le bienvenu », précise-t-il.
Pourquoi cette réticence du pouvoir de Faure Gnassingbé à autoriser le retour à sa terre natale de l’ancien ministre pour y enterrer dignement sa mère ? Fait-il toujours autant peur ? Ce refus ne signifie-t-il pas un manque d’égard à l’endroit des citoyens togolais alors que le chef de l’Etat a pris tous les risques pour faire libérer les militaires ivoiriens arrêtés au Mali ou pour ramener à Lomé le fils de Bazoum déposé à l’issue d’un coup d’Etat ? Comment peut-on faire du bien ailleurs et refuser cette faveur humanitaire à François Boko ?
Le grand médiateur devant l’Eternel a-t-il peur que son ancien collègue ministre ne reparte plus une fois rentré au pays?
Source: Liberté