Au Togo, l’enseignement supérieur a connu au cours des trois dernières décennies, une croissance de la demande de formation, conduisant à une saturation des universités publiques et à l’ouverture du secteur de l’éducation aux secteurs privé et confessionnel.
D’après les informations reçues, le secteur privé représente 20 à 25% de l’ensemble des étudiants togolais. Toutefois, cette floraison d’établissements privés d’enseignement supérieur n’est pas exempte d’insuffisances tant sur le plan qualitatif que procédural.
Conséquence, un grand nombre de diplômes délivrés par ces établissements privés, sont rejetés dans les universités publiques occidentales.
Pour alors garantir la qualité des diplômes délivrés, le gouvernement à travers son ministère de l’Enseignement supérieur, a initié avec l’appui financier du PNUD, une évaluation des offres de formations dans l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur du pays. L’évaluation conduite par des experts nationaux et internationaux s’est déroulée entre le 20 décembre 2020 et le 30 mai 2021.
Elle a consisté à répertorier et réaliser la cartographie des établissements privés d’enseignement supérieur, identifier les offres de formations proposées, vérifier la qualification du personnel enseignant et administrative et faire l’état des lieux des infrastructures existantes.
Les résultats de cette évaluation révèlent que sur la cartographie des établissements privés d’enseignement supérieur, 74 sites principaux, y compris 6 sites secondaires représentatifs de 68 établissements sont immatriculés au ministère.
53 sites d’enseignement représentatifs de 47 établissements ont participé à l’évaluation (71,5%). Sur les offres de formation, 44 sur 47 offrent des formations agréées par le ministère, 37 sur les 47 délivrent des diplômes non reconnus par le CAMES, 5 sur 47 ont certains diplômes de Master reconnus par le CAMES, 2 sur les 47 forment sans autorisation, 4 sélectionnés au hasard n’ont pas de syllabus, 16 sur 47 ne finissent pas leur programme conformément au syllabus.
L’évaluation révèle également que sur un échantillon aléatoire observé lors de la visite des sites, 5 établissements sur les 47 ne respectent pas la disposition de l’article 19 du cahier des charges pour les demandes de création, d’ouverture, d’habilitation et d’agrément des établissements privés d’enseignement supérieur au Togo. 11 établissements sur les 47, soit 23% n’ont pas de contrats de travail avec leurs enseignants, 7 établissements sur les 47, soit 15% n’ont pas le curriculum vitae et la copie du dernier diplôme de certains enseignants dans leur dossier, 36/47 ne sont pas conformes aux dispositions de l’article 20 du même cahier de charge précité.
Sur l’état des lieux des infrastructures, il ressort de cette évaluation qu’environ 15% des établissements se sont conformés à l’article 24 du cahier des charges sur ce critère (bâtiment administratif, amphithéâtre, bibliothèque, salle informatique, centre médico-social, point d’eau potable, toilettes avec indication garçons/filles).
Plusieurs insuffisances ont également été relevées. Il s’agit entre autres d’admission des étudiants en Master sans soutenance de Licence, l’absence de système de sécurisation des diplômes chez 6 établissements (code QR, code barre, cachet sec, papier personnalisé) , absence d’un manuel de procédures administratives et/ou académiques chez 8 établissements, absence de procédure d’évaluation écrite des étudiants chez 5 établissements et de retard dans l’introduction des demandes de renouvellement de l’agrément. Plusieurs recommandations ont été formulées à l’autorité pour mieux réglementer le secteur et permettre à l’enseignement supérieur privé de satisfaire aux normes. Il faut noter que dans sa politique quinquennale, le Chef l’Etat Faure Gnassingbé accorde une place de choix à l’enseignement supérieur au Togo.
» Notre ambition est d’implanter et de faire rayonner un pôle d’enseignement supérieur et de recherches, dans chaque région de notre pays « , renseigne-t-on, le 24 avril 2023, au lancement des travaux de construction de l’Université de Kara.
L’Audience