Le Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA) – seul cadre de référence pour le gouvernement et les bailleurs de fonds en matière d’investissements agricoles au Togo – a été officiellement lancé ce jeudi à Notsè, chef lieu de la préfecture du Haho (environ 95 km au nord de Lomé) par le Premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo, a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.
Etaient présents à cette cérémonie, plusieurs ministres du gouvernement, des présidents des institutions de la république et des diplomates accrédités au Togo.
Plusieurs autres personnalités dont des représentants de la Commission de l’Union africaine, de la Commission de la CEDEAO et de l’UEMOA, du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire et des partenaires financiers étaient également présentes.
Le PNIASA vise notamment à accroître les revenus des exploitants agricoles et à améliorer de façon durable les conditions de vie des ruraux, particulièrement des populations vulnérables, les femmes et les jeunes.
Le gouvernement du Togo, devra donc pour atteindre les objectifs du PNIASA, consacrer 10% de ses ressources budgétaires au secteur agricole.
Le PNIASA – qui déroule trois projets complémentaires – a également pour but d’accroître à l’horizon 2015, le revenu des exploitants agricoles et de contribuer à l’amélioration de la balance commerciale.
Le PNIASA démarre avec trois projets à savoir : le Projet d’Appui au Développement Agricole (PADAT), le Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA) et le Projet de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest au Togo (PPAAO-Togo) plus connu sous son abréviation anglaise WAAPP.
Le préfet du Haho, Aho Thcangani s’est réjoui du lancement du PNIASA dans sa préfecture et a indiqué que ce programme est un « espoir pour les producteurs du Togo ».
« Les paysans à travers ce programme peuvent enfin être fiers de leurs activités, car les intrants agricoles sont disponibles, augmentant du coup la productivité. L’amélioration des infrastructures rurales est un pas énorme pour les produits agricoles », a-t-il indiqué.
Selon le Premier ministre togolais, la cérémonie de ce jour marque le couronnement de tous nos efforts, car « cette cérémonie ouvre surtout une ère nouvelle pour nos concitoyens du monde rural, concitoyens qui avaient besoin depuis longtemps, d’un cadre aussi porteur que le PNISIA ».
« La conception de ce programme, sur son angle technique et ses mécanismes de financement ont mobilisé depuis des mois, tout le monde agricole togolais ainsi qu’un large éventails de partenaires. La cérémonie de ce jour marque donc, le couronnement de tous nos efforts », a souligné M.Houngbo.
« Nous voulons une agriculture dynamique, compétitive et durable. Les excédents céréaliers, ont prouvé la mobilisation et l’esprit d’engagement du gouvernement et des producteurs, car aujourd’hui, le PNIASA est devenu un véritable outil de développement économique », a-t-il précisé, remerciant les partenaires financiers pour leur « parfaite collaboration ».
Le Togo a enregistré en 2011, un excédent céréalier d’environ 110.000 tonnes. En 2010, l’excédent était évalué à 90.000 tonnes.
Des excédents de 2011, environ 8.000 tonnes de maïs seront vendus au Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour un montant d’environ 1,8 milliard de F.CFA.
Les partenaires financiers se disent disposés à accompagner le Togo, afin qu’il puisse développer son secteur agricole qui a été fortement secoué du fait de la longue suspension de l’aide des bailleurs de fonds au Togo pour « déficit démocratique ».
« Le PNIASA est d’une importance capitale pour le Togo, puisqu’il a pour objectif central de relancer l’agriculture togolaise et de lui permettre de contribuer davantage à la croissance économique du pays », a souligné Hervé Assah, représentant résident de la Banque mondiale au Togo.
« Le lancement de ce Programme montre l’attachement du gouvernement togolais à développer le secteur agricole. Le PNIASA est un processus qui a un objectif, celui d’améliorer la sécurité alimentaire de la nation, d’accroître la valeur ajoutée de l’agriculture et mieux d’équilibrer la balance commerciale, en réduisant les importations tout en augmentant les exportations et surtout, améliorer le revenu des producteurs. Selon nos analyses, lorsqu’on investit 1.000 francs CFA dans le secteur de l’agriculture, on a deux fois plus d’impacts sur la réduction de la pauvreté. Les partenaires techniques et financiers sont persuadés que le Togo est aujourd’hui capable de relever les défis qu’ils s’est donnés pour sortir une large partie de la population de la pauvreté », a-t-il ajouté.
Pour le ministre togolais de l’agriculture de l’élevage et de la pêche, l’élaboration du PNIASA a démarré en mars 2007 et a été réalisée d’une façon participative sous le leadership du gouvernement, mais en collaboration étroite avec tous les acteurs dont principalement les producteurs.
« Le PNIASA compte cinq sous-programmes qui visent à générer une croissance agricole d’au moins 6% par an. Le PNIASA prendra progressivement en compte tous les projets pour leur apporter une valeur ajoutée, grâce au cadre institutionnel cohérent qu’il offre et aux financements novateurs qui sont prévus », a indiqué Messan Kossi Ewovor.
De retour de Notsé, Nicolas KOFFIGAN
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