Membres du gouvernement et diplomates des pays l’Union européenne (UE) accrédités au Togo se sont retrouvés ce vendredi à Lomé pour la 12e session du dialogue politique, conformément à l’accord de Cotonou, signé en 2000. C’est la salle de réunions du ministère des affaires étrangères qui a servi de cadre à cette rencontre, a constaté l’Agence Savoir News.
Plusieurs ministres dont Pascal Bodjona de l’administration territoriale, Elliott Ohin des affaires étrangères, Gnama Latta de la sécurité, Tchitchao Tchalim de la justice et Mme Léonardino Doris Wilson-De Souza des droits de l’Homme ont assisté à cette réunion.
Du côté des diplomates, on notait la présence du chef de la délégation de l’UE au Togo Patrick Spirlet et les ambassadeurs de France Nicolas Warnery et de l’Allemagne Joseph Weiss.
Harry Van Dijk, le chef de mission adjoint des Pays-Bas et Katerina Sternbergova, conseiller de la République Tchèque étaient également présents.
Les discussions ont porté notamment sur la préparation des élections législatives et municipales, l’état des droits de l’Homme au Togo, les recommandations de la CVJR, la piraterie maritime et la crise au Mali.
Après plus de deux heures de discussions à huis clos, les deux parties ont animé une conférence de presse. L’UE était représentée par M.Spirlet et le gouvernement togolais par MM.Bodjona et Ohin.
Deux grands sujets ont retenu l’attention des journalistes, le retard accusé dans les réformes en vue des prochaines élections – conformément aux recommandations de la mission d’observation de l’UE et le dialogue entre le gouvernement et les partis représentés au sein du Parlement, discussions bloquées depuis plusieurs semaines.
Concernant le retard accusé dans les réformes en vue des prochaines élections, le ministre de l’administration a estimé que tous les acteurs politiques sont responsables.
Les prochaines élections législatives ont lieu en octobre prochain ; mais seront couplées avec les élections locales, essentiellement municipales cette année.
« Nous sommes tous responsables du retard que nous sommes en train d’enregistrer. Mais, nous ne sommes pas hors délai pour l’organisation parfaite des élections. Techniquement, si la bonne volonté demeure de part et d’autre, nous sommes à la limite », a indiqué M.Bodjona.
Revenant sur le blocage des discussions entre le gouvernement et les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale, le ministre a déploré la situation, invitant les uns et les autres à un « sursaut patriotique ».
« Nous sommes tous tombés d’accord sur les points à débattre, mais malheureusement le blocage depuis deux mois porte sur le premier sujet à débattre. C’est un peu triste. Mais je pense que le sursaut patriotique et la ferme volonté des uns et des autres nous amèneront à apporter des aménagements possibles. Ce n’est que par la jonction des points de vue que nous pourrons dégager le compromis politique ».
Face au retard accusé dans les réformes, le gouvernement a examiné en première lecture mercredi dernier en Conseil des ministres, un avant-projet de loi présenté par M.Bodjona.
« Le déclenchement du processus n’arrête pas cette nécessité de prendre toutes les initiatives pour que nous puissions régler certains problèmes », a souligné M.Bodjona.
Le chef de la délégation de l’UE a de son côté, été clair : « l’accompagnement de l’UE au processus est lié à la mise en œuvre des recommandations des missions d’observation électorale »
« Donc si les réformes n’étaient pas mise en place, si les assurances d’un processus crédible n’étaient pas en place, il est certain que l’Union européenne n’accompagnera pas le processus », a averti M.Spirlet.
FIN
Nicolas KOFFIGAN / Junior AUREL
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