C’est dans une atmosphère crispée et pesante que le colonel Tépé, chef d’Etat-major adjoint des Forces armées togolaises (FAT) et ses trois neveux ont été inhumés ce 29 avril 1993 dans son village natal dans le grand Kloto.
L’officier supérieur des FAT avait été assassiné dans l’attaque du camp RIT, résidence officielle du président de la République, le Général Eyadema. Quelques heures avant c’est son frère de la même région, le Général Mawulikplimi Améyi, chef d’Etat-major des FAT et ancien ministre de l’intérieur qui a été abattu dès les premières heures de l’attaque visiblement par les assaillants qui, selon Lomé, viennent du Ghana voisin. Un troisième officier supérieur, le lieutenant-colonel Akpo Gnandi, le chef de la garde présidentielle succombera quelques jours plus tard à ses blessures alors qu’il était évacué pour des soins en France.
Si les deux derniers ont bénéficié d’un deuil national de 72h observé du 13 au 15 avril 1993 après l’inhumation du Général Améyi intervenu le 10 avril 1993, il faut attendre plusieurs jours plus tard avant que le corps du colonel Tépé et de ses neveux ne soit rendu à la famille.
Pour le pouvoir, l’officier est de mèche avec les assaillants qui ont attaqué la résidence privé du Général.
Selon les informations qui ont circulé à l’époque à Lomé, les assaillants auraient pénétré dans le camp « à bord de deux jeeps, dont l’une portait une immatriculation des FAT ». Ils auraient bénéficié de « complicités » à l’intérieur du camp et il semblerait que les premiers tirs de roquettes et d’armes automatiques aient eu lieu non pas autour de la caserne, mais, directement, à l’intérieur du camp.
Le colonel Tépé serait exécuté dans l’enceinte du camp et exposé au soleil durant plusieurs heures, selon les témoignages. Ses neveux seront également abattus et ses maisons à Lomé saccagées.
Le 29 avril 1993 soit plus d’un mois après l’attaque, le colonel Tépé et ses neveux seront enterrés.
Parce qu’un peuple sans histoire est un monde sans âme…
Avec togoscoop