La nouvelle vient d’être annoncée. La reine d’Angleterre, Elisabeth II, est morte ce jeudi 8 septembre a annoncé Buckingham. Elle avait 96 ans.
C’est un communiqué officiel publié par le palais de Buckingham qui a annoncé la nouvelle. Ce jeudi 8 septembre, la reine Elisabeth II s’en est allée à l’âge de 96 ans.
Une disparition qui attriste non seulement tout le Royaume-Uni, mais aussi la planète. En effet, à la tête du pays depuis 1952, elle est la figure régalienne la plus connue au monde, après avoir régné pendant 70 années. Née le 21 avril 1926, la jeune Elisabeth n’est pas destinée au trône d’Angleterre. Mais lorsque son oncle, le roi Edouard VIII abdique par amour après moins d’un an de règne, le père de la jeune fille devient roi malgré lui, et ainsi, la princesse Elisabeth arrive en première position pour lui succéder. Elle a alors 10 ans, et son père, en marge de son rôle de souverain, la forme à ce métier unique. Avec sa petite sœur, la princesse Margaret, elle accompagne le couple royal régulièrement lors de leurs engagements officiels, et c’est dans ce contexte qu’elle rencontre Philip Mountbatten lorsqu’elle a 13 ans. La princesse tombe immédiatement sous le charme de ce jeune marin.
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En 1947, son rêve se réalise. Dans une abbaye de Westminster bondée, elle épouse Philip, et donne naissance, un an plus tard, à leur premier enfant, et deuxième dans la ligne de succession au trône, le prince Charles, et deux ans après, à la princesse Anne.
Les premières années de mariage d’Elisabeth et Philip les comblent. Ils vivent à Malte, où le duc d’Edimbourg est stationné, loin de leurs obligations princières à Londres. C’est une véritable lune de miel pour la princesse, qui n’a connu que les ors du palais, et découvre le quotidien des marins, une vie presque ordinaire. Mais en 1952, alors que le couple effectue une visite officielle en Afrique, le roi George VI s’éteint. A 26 ans, elle devient la reine Elisabeth II.
La reine d’Angleterre, mère de deux jeunes enfants, partage son temps entre ses rencontres avec le Premier ministre en titre, sa vie familiale, et ses engagements à travers le pays, et même le monde. A son échelle, et en son époque, elle dépoussière progressivement les coutumes. Son couronnement est retransmis à la télévision, une première. En 1960, elle accueille son deuxième fils, le prince Andrew, puis le prince Edward en 1964.
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Elisabeth II et le duc d’Edimbourg au château de Balmoral avec leurs enfants, en 1960. © PA Photos/Abaca
Winston Churchill, Magaret Thatcher, Tony Blair, Theresa May, Boris Johnson… La reine voit les Premiers ministres défiler, travaillistes ou conservateurs, et les accueille tous avec la même distance qu’exige sa position. Car si la reine est la souveraine du Royaume-Uni et du Commonwealth, comme le veut le rôle de la famille royale, elle ne prend pas de positions politiques, et reste neutre dans les débats.
A LA TÊTE DE « LA FIRME »
Mais la reine reste l’élément décisif au sein de sa famille, baptisée « la firme », car elle est gérée telle une entreprise. La reine donne sa bénédiction pour les mariages, comme le public a pu le voir dans la série « The Crown », mettant en scène, décennie après décennie, la vie de la famille royale. On y voit la souveraine s’opposer à l’union de sa sœur, Margaret, à Peter Townsend, car il était divorcé et déjà père de famille. C’est elle aussi qui somme son fils aîné, le prince Charles, la trentaine passée, de trouver une épouse digne de devenir reine consort, et sous l’impulsion du prince Philip, de demander la main de la toute jeune Lady Diana Spencer en 1981.
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Ses quatre enfants lui donneront huit petits-enfants : le prince William et le prince Harry, fils du prince Charles et de la princesse Diana, Peter et Zara, les enfants de la princesse Anne, Eugenie et Beatrice, les fils du prince Andrew, et Louise et James, enfants du prince Edward.
Si la reine place son pays avant tout, cela ne fait pas d’elle la personnalité la plus populaire. Au début des années 90, sa cote de popularité est au plus bas. Ses finances sont exposées, et le premier ministre décide alors de taxer la famille royale sur son revenu. En 1992, Lady Di et le prince Charles se séparent avec fracas, tout comme le prince Andrew et Sarah Ferguson, ainsi que la princesse Anne, qui quitte son mari. Et pour couronner cette annus horribilis, le château de Windsor prend feu.
Cinq ans plus tard, la planète pleure la disparition de Lady Di, et partage la douleur des princes William et Harry. Mais la reine reste silencieuse, estimant que Diana, divorcée de Charles, ne faisait plus partie de la famille royale. Face à la colère populaire, elle prend la parole à la veille des funérailles de Diana.
En 2002, la reine d’Angleterre perd tout à tour sa sœur, emportée à l’âge de 71 ans après une vie d’excès, et sa mère, la reine mère, décédée à l’âgée de 101 ans.
LA REINE PASSE LES RÊNES
Mais c’est grâce à ses petits-enfants, William et Harry, que la reine retourne en odeur de sainteté. Dans les années qui suivent la disparition de leur mère, ils se rapprochent de leur grand-mère, très impliquée dans leur éducation, notamment dans celle du prince William, qui sera à son tour roi. Elle devient un roc pour eux, et c’est tout naturellement qu’elle est heureuse d’assister au très attendu mariage de William et Kate Middleton en 2011.
L’année suivante est un tournant pour la monarchie britannique, et tout particulièrement pour Elisabeth II. La reine fête son jubilé de diamant, ses soixante ans de règne. Le succès est au rendez-vous. Le public se presse dans les rues de Londres pour apercevoir les célébrations royales en l’honneur de Sa Majesté, qui n’a jamais été aussi populaire. Quelques semaines après, elle inaugure les Jeux olympiques de Londres avec une arrivée spectaculaire au bras de James Bond.
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Le jubilé de la reine, le cortège sur la Tamise, de gauche à droite : le prince Charles, le prince Philip, la reine, la duchesse de Cornouailles, Kate Middleton, le prince William, le prince Harry. ©PA Photos/ABACA
En 2013, Kate Middleton donne naissance au prince George, futur roi, et assure la descendance royale. Petit à petit, la reine, qui frôle les 90 ans, ralentit son rythme de travail. Elle délègue ses obligations à son fils Charles ainsi qu’à Will et Kate, qui la remplacent lors de tournées dans le Commonwealth. En 2017, le prince Philip, âgé de 96 ans, décide de prendre sa retraite, et n’honore plus aucun engagement officiel. Quatre ans plus tard, le duc d’Edimbourg s’éteint, après avoir été marié soixante-treize ans à Elisabeth II. La reine rejoint son bien aimé près d’un an et demi plus tard.
UN RÈGNE EXCEPTIONNELLEMENT LONG
A sa mort, la reine d’Angleterre aura régné 70 années, un record absolu de longévité royale à la tête du Royaume-Uni. En effet, avant elle, la reine Victoria, son arrière-arrière-grand-mère, détenait le précédent record, de 63 ans et sept mois, dépassé par Elisabeth II en 2015. Devenu reine très jeune, et morte à l’âge de 96 ans, elle aura vu son pays se transformer, aura nommé de nombreux Premiers ministres, aura été témoin des crises de son pays, aura visité près de 200 pays et serré la main de bien plus de chefs d’Etat, aura rencontré des centaines de célébrités, arboré des milliers de chapeaux, et restera certainement à jamais une des personnalités les plus connues à travers le monde.
Source : Elle.fr