La LTDH se félicite de la libération de M. TUDZI Kossi Dovi, de l’Adjudant KPAKPO Kodzo Tunu, des Sergents FOLLY Kodzo Zéwuzé, AKAKPO Koami, du Caporal Chef AMETEPE Yaovi, de MM. AZEANLEKO Narcisse et ASSIMA KOKOU et exige des mesures sécuritaires et indemnitaires en leur faveur du fait de leur arrestation arbitraire et de leur détention abusive
La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) a appris avec satisfaction la libération le lundi, 12 mars 2012, la libération de sept (07) prisonniers politiques.
Il s’agit en effet d’abord de M. TUDZI Kossi Dovi, de l’Adjudant KPAKPO Kodzo Tunu, des Sergents FOLLY Kodzo Zéwuzé, AKAKPO Koami et du Caporal Chef AMETEPE Yaovi, accusés à tort de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat et détenus depuis avril 2005 à la prison civile de Lomé.
Il s’agit ensuite des nommés AZANLEKO Narcisse et ASSIMA Kokou, tous deux militants du Mouvement politique SURSAUT-TOGO, interpellés depuis le 1er juillet 2010 et détenus durant 105 jours à l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) où ils ont été torturés avant d’être transférés à la prison civile de Lomé en octobre 2010.
Tout en saluant cette décision de mise en liberté provisoire accordée à ces citoyens, la LTDH s’indigne tout de même de la longue détention préventive (07 ans pour les uns et deux ans pour les autres) et des traitements cruels, inhumains et dégradants infligés à certains d’entre eux dans les locaux de l’ANR.
Au delà de la lenteur effroyable de la justice, la LTDH dénonce l’instrumentalisation de l’institution judiciaire à des fins purement politiques, « la justice de deux poids deux mesures » et s’insurge contre le fait que, malgré la vacuité des affaires concernées, la justice n’a pas tardé d’habiller habilement de prétendus faits d’ « infractions passe-partout » en les qualifiant abusivement de tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et de groupement des malfaiteurs pour maintenir d’honnêtes citoyens en une si longue détention préventive et ne s’exécuter que sur ordre reçu pour les mettre en liberté.
Il est à regretter que le pouvoir judiciaire cesse en ce moment d’être garant des libertés individuelles en s’érigeant en dernier rempart contre l’arbitraire des pouvoirs publics.
La LTDH invite les autorités togolaises, en particulier le Chef de l’Etat à prendre les dispositions nécessaires afin que ces personnes soient rétablies dans leurs droits perdus depuis leur interpellation et qu’il leur soit assuré une juste indemnisation du fait de leur arrestation arbitraire et détention abusive ainsi que de la torture subie par certains d’entre elles.
En outre, du fait des infractions qui leur ont été abusivement imputées, des mesures idoines devraient être prises par les premiers responsables de la sécurité en vue de leur assurer en tout lieu la sûreté de leur personne.
Fait à Lomé, le 14 mars 2012
Le Président,
Me Raphaël N. KPANDE-ADZARE
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