Les yeux sont tournés vers l’hôtel 2 Février où les travaux de la 53e session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), viennent de commencer. Ces dirigeants de la sous-région ont la lourde responsabilité de ne pas faire basculer le Togo dans la violence, comme en 2005. La feuille de route pour une sortie pacifique de la crise est ce qu’attendent les Togolais de ce sommet.
La CEDEAO devra se prononcer sur la participation ou non de Faure Gnassingbé à la présidentielle de 2020 au Togo. L’enjeu est de taille. Si certains pensent que les chefs d’Etat de la CEDEAO ne peuvent pas dire à leur homologue du Togo de quitter le pouvoir, il est tout de même logique qu’ils aient du respect pour les principes qu’eux-mêmes se sont faits dans les protocoles additionnels de l’organisation qui ont trait à la bonne gouvernance, notamment limitation à deux du mandat présidentiel.
Ce que demande aujourd’hui le peuple togolais est simple. Faure Gnassingbé est en train de boucler 15 ans à la tête du Togo, donc trois mandats. En aucun cas, les Togolais ne veulent pas lui accorder un quatrième mandat. Limitation du mandat présidentiel à deux (avec mention « en aucun cas »), réformes électorales en vue des élections transparentes et crédibles, bref, un retour à la Constitution de 1992 pour apaiser la situation politique. Voilà ce qui peut sauver le Togo.
L’organisation sous-régionale, devant l’histoire, se doit d’être claire, précise et concise dans ses recommandations qui sortiront dans les heures qui suivent. La situation politique togolaise est arrivée à un point où le langage diplomatique devient sujet à polémiques, ce qui crée un autre débat et fait perdurer la crise.
Tout le monde le sait, Faure Gnassingbé fait des pieds et des mains auprès de ses pairs pour rempiler un quatrième mandat. Mais la CEDEAO, comme nombre d’observateurs l’ont déjà évoqué, doit cesser d’être un syndicat des chefs d’Etat et devenir une institution au service des peuples africains. « Nous ne devons pas être un syndicat des chefs d’Etat complaisants. Nous ne venons pas au Togo pour être solidaires de tel ou tel. Nous ne venons pas non plus en donneur de leçon. Mais notre objectif est d’accompagner la classe politique togolaise, mouvance présidentielle comme de l’opposition, à trouver une solution pacifique pour le bonheur du peuple togolais », avait déclaré Alpha Conde, président de la Guinée, l’un des facilitateurs désignés de la CEDEAO, le 27 juin dernier à Lomé.
C’est le lieu aujourd’hui de démontrer que ces paroles ont été prononcées avec bonne foi il y a quelques semaines. En tout cas, les Togolais sauront un peu plus dans quelques heures.
I.K
icilome