Par Dj.Aladji Media International Breaking News
Si vous demandez à n’importe quel Togolais avisé qu’est ce qui est à l’origine des échecs des coalitions de l’opposition togolaise, au moins 90% répondront que ce sont les égos des opposants qui sont la cause des échecs.
Si vous demandez ce qu’il faut faire pour qu’une coalition de l’opposition fonctionne et donne des résultats escomptés, la majorité des Togolais vous dira que « les opposants doivent taire leurs égos ».
Le problème est que sans égo, il n’y a pas d’homme politique ou de politicien. L’égo, parfois démesuré, est un trait de caractèrequi distingue le politicien de nous autres qui bavardons à longueur de journée. Lui dire de taire cet égo, c’est lui dire d’ôter une partie de son cerveau. Voilà pourquoi ils n’ont jamais pu le faire.
Mais derrière ces échecs se trouve une autre lacune importante: l’absence des qualités de gestion des relations avec des pairs, surtout dans le contexte d’un régime militaire.
On peut donc voir le problème d’une autre manière en laissant l’égo à sa place, une manière qui se focalise sur la capacité à gérer les égos des opposants, qui puisse transformer ces égo de faiblesses dans en forces.
Cela demande donc de rechercher au sein de toute coalition la ou les personnes capables de gérer les égos de leur pairs car la gestion d’une union/coalition/alliance de l’opposition demande des qualités particulières qui sont tout à fait différentes de la gestion d’un parti politique.
Gérer ou présider une coalition de partis politiques c’est gérer ses pairs, des personnes qui sont au même niveau que soi, qui ont les mêmes ambitions que soi; c’est un peu être le major de la classe sans forcément être le meilleur de la classe, ce que les anthropologues appellent le « primus inter pares » ou premier parmi ses pairs (pas le meilleur parmi ses pairs).
De même, être membre d’une coalition c’est entretenir des relations avec des pairs, ce qui évidemment est différent des relations du responsable du parti et ses subordonnés.
L’UNION DE L’OPPOSITION NE PEUT RÉUSSIR LÀ OÙ LA CAPACITÉ À GÉRER LES RELATIONS AVEC DES PAIRS FAIT DÉFAUT.
Alors avant de crier à l’union de l’opposition comme une panacée et d’investir les réseaux sociaux pour défendre ce type d’union ou s’attaquer à ceux qui sont réticents face à une telle éventualité, je crois que c’est par cette question que nous devrions commencer : avons-nous des responsables de partis capables de gérer une coalition de partis?
S’il n’y en a pas, alors c’est sous ce chapitre qu’il faut aider notre opposition (ou ce qu’il en reste).
Si de telles capacités existent, j’attends d’être convaincu.
Ben Yaya