Les dirigeants de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont conclu leur session extraordinaire en annonçant la mise en action de « la force en attente » de la CEDEAO pour répondre à la crise en cours. Cependant, ils ont également réaffirmé leur engagement envers des solutions pacifiques pour résoudre la situation.
Suite à l’échéance de l’ultimatum le week-end dernier, Bola Tinubu et ses homologues se sont réunis en session extraordinaire ce jeudi pour prendre des mesures décisives. Ils ont décidé de déployer les forces de la CEDEAO en vue de restaurer l’ordre constitutionnel au Niger. Cette décision, bien que prise dans l’urgence, s’accompagne de la volonté de considérer toutes les options possibles pour résoudre la crise. Il convient de rappeler que la CEDEAO avait précédemment émis un ultimatum de sept jours exigeant le rétablissement du président Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Bola Tinubu, s’exprimant lors de l’ouverture de la session, a souligné l’importance de privilégier les négociations diplomatiques et le dialogue en tant que base de l’approche de la CEDEAO. Il a affirmé que cette démarche visait à « aider le Niger à retrouver sa stabilité », un élément crucial pour la prospérité, la paix et le développement de toute la région de la CEDEAO.
Cependant, la possibilité d’une intervention militaire pour rétablir Mohamed Bazoum n’a pas été totalement écartée, en raison de l’obstination apparente des putschistes à engager des négociations. Cette attitude a été illustrée par le refus de la délégation conjointe de la CEDEAO, de l’Union Africaine (UA) et des Nations Unies d’entrer à Niamey mardi dernier, les nouveaux dirigeants invoquant des préoccupations de sécurité.
Un léger espoir est né cependant avec la rencontre entre le général Abdourahamane Tiani, récemment en position de force au Niger, et l’ancien émir de l’État nigérian de Kano, Sanusi Lamido Sanusi, qui est proche du président nigérian Bola Tinubu. Cette rencontre, qui a eu lieu mercredi à Niamey, visait à ouvrir la voie à des discussions constructives entre les dirigeants du Niger et du Nigeria. Sanusi a toutefois précisé qu’il ne représentait pas le gouvernement nigérian dans cette démarche.
En parallèle, les putschistes ont fait un premier pas vers l’établissement d’un gouvernement de transition en nommant Ali Mahaman Lamine Zeine au poste de Premier Ministre, un civil. Le gouvernement de transition compte 21 membres, dont trois femmes.
Il est à noter qu’à cette session extraordinaire, outre les membres de la CEDEAO, les présidents du Burundi et de la Mauritanie, bien que non-membres, étaient présents en tant qu’invités. Des représentants de l’Algérie, de la Libye, des Nations Unies et de l’Union Africaine étaient également présents pour discuter de la situation critique