Les résultats du groupe britannique The Economist, spécialisé dans le classement des pays en termes d’évolution des libertés démocratiques et individuelles dans le monde, sont connus. Des démocraties pleines aux démocraties imparfaites, en passant par les régimes hybrides et autoritaires, chaque régime étatique a obtenu le score qui lui revient de droit, selon qu’il a été irréprochable ou liberticide.
Si le Bénin (81ème), le Sénégal (73ème), le Ghana (57ème) ou encore le Cap-Vert 26ème se sont tant soit peu distingués dans cette classification, tel n’a pas été le cas du Togo qui aura perdu rien qu’au cours de l’année 2020 quinze bonnes places. Le Togo est désormais classé 138ème sur 167 avec 3,1 points en 2021. Autant dire qu’il figure dans le quarantième rugissant. N’ayons pas peur des mots : le Togo est un Etat autoritaire où les libertés sont étouffées, brimées, asphyxiées. Pendant que des dirigeants d’autres Etats africains travaillent à ne pas sombrer dans la dictature et tirent leur épingle du jeu, le pays cornaqué de main de fer par un Faure Gnassingbé plus César que jamais, régresse de la façon la plus lamentable qui soit. Qui va, à vrai dire, s’en étonner ? Quel citoyen sera surpris du fait qu’on ait occupé une aussi piteuse place dans l’auguste compagnie des Nations ? Il n’y a pas à chercher loin, puisque les preuves d’un aussi désobligeant recul sont visibles chaque jour que Dieu fait.
Les hommes mentent, les femmes mentent, seuls les chiffres ne mentent pas. On se doutait qu’après une année aussi éprouvante que maudite pour les Togolais, les résultats ne seraient pas meilleurs. Car à la modification de la loi sur la liberté de manifestations conspuée, mais votée à marche forcée, s’est greffée la traque systématique des acteurs politiques, des journalistes, enseignants et autres personnes au nez de qui pendent des menaces et autres intimidations, pour peu qu’ils veuillent lever le petit doigt pour crier haro sur quelque acte empreint d’arbitraire. On le voit bien, Faure et son régime fossilisé sont à couteaux tirés avec le pluralisme, la démocratie et tout ce qui va avec.
Plus que jamais, les latitudes de citoyens au rêve obstrué perdent du terrain au profit d’hommes aux actes inavouables qui semblent clonés juste pour le malheur des Togolais. Faure va-t-il continuer de dorer la pilule à une communauté internationale volontairement borgne malgré les chiffres ? C’est bien désespérant en ce 21ème siècle.
Source : Le Correcteur