A peine a-t-il commencé sa commercialisation sur le marché togolais que l’opérateur de CIMCO fait l’objet de nombreuses critiques. Non-respect de la clientèle, dumping, approche marketing en-deçà de la moyenne, etc., de plus en plus de plaintes fourmillent au sujet de ce nouvel opérateur industriel. Pire, des consommateurs pointent du doigt la qualité du ciment produit par le cimentier burkinabè.
L’information est à l’étude au niveau de certaines organisations de la société civile. De plus en plus de plaintes surgissent au sein de l’opinion par rapport à la société CIMCO. Maçons, ouvriers, artisans, architectes, acteurs du BTP, etc., qui ont essayé le nouveau ciment en commercialisation sur le marché togolais ne semblent pas satisfaits de sa résistance, émettant ainsi de sérieux doutes sur sa qualité.
Selon des informations recueillies auprès des ouvriers et entrepreneurs, la résistance du ciment CIMCO ne respecterait pas les standards et normes en vigueur. « Nous avons l’habitude du ciment pour nos travaux. C’est ainsi que nous avons voulu tester CIMCO. Mais les observations que nous avons faites avec l’utilisation de ce produit ne sont pas positives. On remarque plutôt des résistances extrêmement basses à 02 jours, 07 jours et à 28 jours », déclare un entrepreneur. « On est extrêmement préoccupés par la qualité de ce ciment s’il venait à être utilisé sur des ouvrages publics. Les résultats qualitatifs recueillis avec ce ciment ne correspondent pas aux normes officielles recommandées par les pouvoirs publics. On a l’impression d’utiliser du ciment cramé, de très basse qualité, où les minima requis des ingrédients de production ne sont pas respectés. J’ai fait savoir à mes supérieurs hiérarchiques que l’expérience que nous avons faite avec ce ciment sur nos chantiers n’est pas concluante. La solidité n’est pas au rendez-vous », s’inquiète un professionnel des BTP.
Ces différentes plaintes et préoccupations au sein de l’opinion ont déclenché des enquêtes entreprises par certaines organisations de la société civile qui œuvrent pour la défense des droits et intérêts des consommateurs. « Nous sommes encore à la phase des investigations. On peut dire que les risques sont réels pour les consommateurs, pour la compétitivité même de notre économie, nos bâtiments et nos routes, si le produit ne répond pas aux normes », affirme le responsable d’une association. Selon ce dernier, les services du ministère du Commerce ou des organes de vérification ou de contrôle de la qualité des produits sur le marché devraient être interpellés. « Il y a des initiatives en cours pour saisir l’autorité. Il faudrait qu’on lance l’alerte quand on constate un défaut de qualité dans la production d’un bien. Et dans ce cas, il y a une nécessité de faire des analyses et études dans ce dossier, parce qu’il s’agit d’une filière stratégique», fait noter notre interlocuteur.
Ces dernières années, le Togo a décidé de se démarquer par d’énormes investissements dans le cadre de la modernisation du Laboratoire National des Bâtiments et Travaux Publics (LNBTP) qui disposerait désormais des moyens et équipements de qualité pour l’audit et le contrôle de l’asphalte, l’acier, le ciment, le gravier, le béton, bref tous les matériaux qui entrent dans la construction ainsi que tous les ouvrages relevant du domaine des BTP. Sur instruction du Président de la République, le gouvernement est à pied d’œuvre pour faire de ce laboratoire, une référence en Afrique et dans le monde. A court terme, tout porte à croire que ce Laboratoire va entamer une nouvelle ère avec le renforcement des contrôles de qualité sur les ouvrages. L’opérationnalisation du LNBTP modernisé, un projet cher au Chef de l’Etat et au gouvernement, notamment les Ministères du Commerce, de l’Economie et des Finances, des Infrastructures, permettrait des vérifications accrues sur des projets d’intérêt public, et aussi des matériaux de construction. Le contrôle des normes de qualité devrait éviter la commercialisation du ciment frauduleux sur le marché togolais, en vue de tourner définitivement la page des douloureuses épreuves d’effondrement d’immeubles en construction ou des projets d’infrastructures mal exécutés dans notre pays.
Si rien n’est fait pour procéder rapidement aux différents contrôles de qualité qui s’imposent en la matière, les consommateurs continueront à être les plus grandes victimes de cette situation d’économie des coûts de production à leur détriment.
Dans le souci de vérifier si le cimentier CIMCO a eu vent de ces différentes plaintes à son niveau, nous avons contacté le numéro laisser sur la page officiel de l’industriel. Seulement, nos tentatives sont restées infructueuses. Nous avons laissé des messages via WhatsApp, SMS direct et même appel téléphonique sans suite.
A suivre
C.M.