Le Bénin vient de passer du statut de pays à faible revenu à celui à revenu intermédiaire. C’est ce qu’indique le rapport annuel 2019 de la Banque Mondiale rendu public le 1er juillet dernier. Un indicateur de cinq ans de gouvernance palpable qui contraste avec celui du Togo.
Le Bénin change de statut
C’est la bonne nouvelle depuis quelques jours déjà du côté des voisins de l’Est. Selon la nouvelle classification de la Banque mondiale, actualisée chaque année au 1er juillet, basée sur le revenu national brut (RNB) par habitant de 2019, le Bénin se hisse désormais au rang des pays à revenu intermédiaire. Franchissant ainsi celui de pays à faible revenu qu’il traîne depuis lors.
Ainsi, de façon spécifique, le Bénin est passé d’un RNB par habitant de 870 dollars US en 2018 à 1250 dollars US en 2019. Un indicateur qui, souligne l’institution de Breton Woods, explique cette requalification. Toutefois, elle a précisé que la révision des comptes nationaux a joué un rôle important dans l’actualisation à la hausse.
Par cette nouvelle requalification, le Bénin rejoint ainsi le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria et le Sénégal dans le club restreint des pays à revenu intermédiaire en Afrique de l’Ouest.
Le Togo fait du surplace depuis 1987
Si en cinq années de gouvernance, le Président Patrice Talon a pu permettre la requalification du statut du Bénin, c’est tout le contraire pour le Togo. En quinze années de gouvernance sous Faure, rien n’a bougé. Malgré un quinquennat exclusivement dédié au social, le Togo caracole toujours à sa position initiale de pays à faible revenu national brut par habitant qu’il traîne depuis 1987. Lequel s’établit à 690 USD (par an, soit environ 403 000 F CFA) en 2019.
C’est donc une évidence, le Togo demeure une économie à faible revenu, selon le même rapport de la Banque mondiale. Au niveau mondial, le pays dirigé depuis 2005 par le Prince de Pya ne fait mieux que la Somalie (130 USD), le Burundi (280 USD), le Malawi (380 USD), le Mozambique (480 USD), la Sierra Leone (500 USD), Madagascar (520 USD), la Centrafrique (520 USD), la RD Congo (520 USD), l’Afghanistan (540 USD), le Niger (560 USD), le Libéria (580 USD), le Soudan (590 USD) et l’Érythrée (600 USD). Des pays somme toute à histoires sociopolitiques douloureuses, puisque connaissant plusieurs décennies de guerres civiles et autres crises sociopolitiques.
La leçon…
Une analyse comparative des résultats de la gouvernance sociopolitique et économique au Togo, en rapport avec ceux du Bénin, fait ressortir un contraste saisissant.
En effet, depuis son accession au pouvoir en 2005, héritant de son père, un pays «exangue», selon le ministre Trimua, Faure n’a cessé de multiplier les projets et programmes de développement. Document stratégique de réduction de la pauvreté (Dsrp) 1 et 2, Scape, Pudc, Pnd…Mieux, un ministère spécialement dédié au développement à la base est mis à profit. Ce, dans le but de traduire sur le terrain, cette volonté politique de développement déclinée en autant de projets mis en œuvre. Lesquels projets sont censés mettre désormais l’homme au cœur du développement. Mais que ne nenni. À l’arrivée, le togolais reste plus malheureux qu’il ne l’était. En témoignent, à juste titre, les nombreux classement des Nations unies sur les indices du bonheur qui placent le citoyen togolais au rang des plus malheureux au monde. Plutôt que de créer le bonheur aux citoyens, on a l’impression que ces différents projets ne créent que le bonheur de quelques uns qui sont à la commande.
Le nouveau rapport de la Banque mondiale qui déclasse le Bénin de sa zone d’inconfort est donc une véritable leçon de pragmatisme et de gouvernance concrète au service du pays. On ne peut prétendre être le meilleur à gouverner le Togo si en quinze ans, on fait du surplace, d’après la Banque mondiale, pendant que cinq ans ont largement suffit ailleurs pour faire bouger les lignes et indices de développement. Au lieu de se contenter des classements fanfarons du genre «Doing Business» ou encore de «Meilleur pays réformateur», Faure, à défaut de faire place à un autre, ferait mieux d’aller à l’école de son voisin. Et pour cela, même la présence d’une conseillère béninoise, malgré tout le tintamarre, n’y pu rien. Loin de là !
Source : Fraternité