S’en griller une, était son péché mignon. Je le taquinais parfois en lui disant, « tu exagères », invariablement il me répondait « Oh, tu sais, à mon âge ».
Je l’ai peu connu, mais quand on le côtoie, très vite on découvre un esprit brillant. Nous avons partagé quelques moments de grandes discussions. Il aimait la contradiction, car c’était pour lui l’occasion de faire valoir ses arguments et de mettre en évidence son intelligence. Cette finesse d’esprit lui a permis de gravir les échelons politiques en mode accélérée, avec parfois des dommages collatéraux.
Parce qu’il était compétent, sa mort est une vraie perte pour le Togo. C’était un homme pour qui j’avais beaucoup de respect.
Quand il s’engageait dans quelque chose, Agbéyomé Kodjo y allait à fond, et ses adversaires en prenaient pour leur grade. Avec son caractère bien trempé, il ne laissait rien passer quand ses droits étaient bafoués. Des injustices, il en a connues. Cela lui a même valu la prison.
Si l’on peut souligner son inconstance politique, nul ne peut nier sa passion pour le Togo. C’était un homme d’ambition, qui voyait grand, tant pour lui-même, que pour le Togo.
A ses enfants et à son épouse, je présente mes condoléances.
Que son âme repose en paix.
Nathaniel Olympio
Président de Kékéli
Cercle d’Etudes Stratégiques sur l’Afrique de l’Ouest