Si l’audience de ce lundi a été très courte, Dominique Strauss-Kahn se contentant de plaider, comme prévu, non coupable, elle a au moins permis d’entrer dans le vif du sujet. La procédure judiciaire est désormais bel et bien enclenchée même si le calendrier du procès en lui-même n’est pas encore déterminé.
Tous les éléments de preuves accessibles à la défense
Avant cela, une période officielle de 45 jours, débutée ce lundi, est prévue afin de préparer le procès. Durant cette période, les avocats de Dominique Strauss-Kahn vont être particulièrement actifs. Ils auront accès à tous les éléments de preuves (analyses ADN, photos, vidéos, etc.) et noms des témoins en possession du procureur qu’ils pourront contester via des «motions».
«Certaines sont très classiques: la motion WADE par exemple vise à remettre en cause les conditions d’identification du prévenu par la victime; la motion MAPP conteste les objets qui ont été pris au défendeur au moment de son arrestation; la motion HUNTLEY essaie de retirer du dossier de l’accusation tout ce que le prévenu a pu dire après son arrestation, etc.», décrit sur son blog Fabienne Sintes, la correspondante de Radio France à New York.
Un jury et un calendrier déterminés
Les avocats de «DSK» présenteront pour leur part les éléments de preuves et autres alibis qui pourraient disculper l’ex-directeur du FMI. Un jury de douze jurés sera également sélectionné conjointement par la défense et le procureur. L’issue de cette période a été conclue au 18 juillet prochain, date à laquelle aura lieu une nouvelle audience de l’ancien ministre devant le juge Michael Obus.
C’est alors que le calendrier du procès pourra être fixé en fonction des motions déposées, des preuves dévoilées et autres demandes des avocats de Dominique Strauss-Kahn. Benjamin Brafman serait particulièrement connu pour faire ralentir un maximum les procédures judiciaires dans lesquelles il est impliqué. Mais le procès devrait pouvoir débuter d’ici six mois à un an. Sa durée devrait être tout aussi longue, sans compter les phases d’appels si l’ex-directeur du FMI est reconnu coupable.
La femme de chambre présente au procès
L’ancien ministre de l’Economie risque jusqu’à 25 ans de prison pour tentative de viol, agression sexuelle au premier degré, attouchements non consentis, emprisonnement illégal au second degré et agression sexuelle au troisième degré. Il pourra plaider coupable à n’importe quel moment du procès, avec la possibilité alors de négocier sa peine et d’écourter les débats.
DSK sera en tout cas assuré d’être confronté à sa victime présumée. D’après son nouvel avocat, Kenneth Thompson, Nafissatou Diallo a finalement décidé de venir témoigner et d’être présente aux audiences. «Elle va venir devant ce tribunal, elle va s’asseoir dans le box des témoins et dire au monde entier ce que Dominique Strauss-Kahn lui a fait», a annoncé l’avocat.
Retour sur la journée de Strauss-Kahn
source: reuters