Par Jeune Afrique
Afin de maintenir la pression sur Bamako, le président ivoirien s’est tourné vers le secrétaire général des Nations unies. La suite des négociations, avec Jeune Afrique.
Depuis l’arrestation, à Bamako le 10 juillet, de 49 soldats ivoiriens pour «< tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État », Alassane Ouattara (ADO) active tous ses réseaux pour tenter de trouver une issue à cette affaire. Ses efforts se concentrent désormais sur les 46 militaires encore détenus, après la libération de trois d’entre eux le 3 septembre.
C’est à ce sujet que le chef de l’État ivoirien s’est entretenu par téléphone le 7 septembre avec António Guterres, dont il est proche – un appel qui aurait dû avoir lieu le 8, mais que le secrétaire général des Nations unies a avancé en raison d’un déplacement au Pakistan. Et ADO a été très clair sur le sort de ses compatriotes.
Aucun chantage
Ouattara a ainsi indiqué à Guterres qu’il exigeait la libération des militaires sans qu’aucun chantage ne soit exercé. Selon nos informations, ce dernier lui a répondu qu’il allait s’impliquer personnellement dans la résolution de cette crise, et ce, dans les meilleurs délais. Les Nations unies devraient donc demander la libération des soldats avant l’ouverture, le 20 septembre à New York, des débats de l’Assemblée générale. Cette requête sera directement adressée à Assimi Goïta.
Umaro Sissoco Embaló, le président en exercice de la Cedeao, souhaite par ailleurs profiter de la présence des chefs d’État de la région aux États-Unis pour organiser, le 23 septembre, un sommet extraordinaire de l’organisation sous-régionale consacré à la Guinée et au Mali.
Ces derniers jours, le chef de l’État nigérian, Muhammadu Buhari, s’est lui aussi invité dans la médiation en dépêchant, le 10 septembre à Bamako, son ministre des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama. Lequel a fait passer à l’homme fort de la junte une lettre du président dans laquelle ce dernier réclame expressément « la libération, sans conditions, des 46 soldats ivoiriens ».
Jusqu’à présent, malgré une légère pression de certaines personnalités de son entourage pour que l’État ivoirien prenne des mesures de rétorsion contre la junte malienne, Alassane Ouattara a privilégié la carte de la retenue et de la diplomatie.
Le 9 septembre, Assimi Goïta a ouvertement demandé l’extradition de caciques de l’ancien régime malien vivant – ou, pour certains, ayant vécu – en Côte d’Ivoire. Il s’agit de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, de l’ex-ministre des Affaires étrangères Tiéman Hubert Coulibaly, ou encore de Karim Keïta, le fils de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Ce à quoi ADO s’est toujours dit fermement opposé.