Selon qu’on est du côté du pouvoir, membre de la minorité pilleuse et qu’on jouit des privilèges inouïs, ou qu’on fait partie de la grande masse, on voit les choses différemment. C’est deux mondes diamétralement opposés. Les membres de la minorité pilleuse et leurs courtisans qui ont accaparé tous les biens et richesses du pays et en jouissent indéfiniment voient tout en rose : un monde merveilleux, édénique, paradisiaque, un monde où coulent le miel et le lait, où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Pour ces derniers, le 228, c’est l’incarnation du paradis décrit dans les Saintes Ecritures. Ils ne veulent plus, du moins ils ne souhaitent plus que les choses changent et que ce monde merveilleux, édénique, où on accumule des jouissances matérielles, ce monde fait de plaisirs mondains, d’amants et de maîtresses, de vacances exotiques, ce monde où on peut manger et boire à satiété, où on mène un train de vie sultanesque…demeure éternellement. Ils s’emploient de toutes leurs forces chaque jour que Dieu fait pour que les choses demeurent ainsi pour des siècles et des siècles. Dans leurs comportements de tous les jours, on le vit, on le sent, on le ressent
Par contre, pour le bas peuple, la grande masse, le royaume des Gnassingbé est la personnification même de l’enfer de l’enfer, la géhenne, l’abîme, la souffrance éternelle, le maelström. Ils n’ont qu’un souhait, que le changement intervienne vite.
C’est surtout chez les politiques que ces deux mondes opposés sont plus palpables. Un exemple dans le tas, il y a quelques jours, le ministre des violations massives des droits des Togolais, Christian Trimua est monté au créneau, clamant urbi et orbi qu’il n’y a pas de détenus politiques au Togo. Une affirmation qui a scandalisé, indigné beaucoup de monde. Comme une réponse du berger à la bergère, un comité pour la libération des détenus politiques vient d’être mis sur pied…Composé des mouvements politiques et des organisations de la société civile, ce comité exige la libération sans condition des otages politiques. Une liste exhaustive a été dressée. Et ils sont au total 48 personnes à moisir dans les geôles de la dictature. Comme quoi on ne voit les choses de la manière selon le camp dans lequel on se trouve.
Source : Liberté