L’UFC nuisible jusqu’au bout !
Le vote de la diaspora est une réalité dans plusieurs pays africains. Dans la transparence empreinte de bon sens, tout se passe en toute convivialité. Mais aujourd’hui, sous pression de la rue, le pouvoir togolais décide d’emboîter le pas aux autres pays, tout est mis en œuvre pour prendre un texte à la renverse.
L’Assemblée nationale « unir colore » a adopté mardi 5 novembre dernier le projet de loi modifiant les dispositions des titres I et IV du Code électoral. Il s’agit de l’examen et l’adoption du projet de loi portant modification de la loi N°2012-002 du 29 mai 2012 portant code électoral, modifiée par la loi N°2013-004 du 19 février 2013 et la loi N°2013-008 du 22 mars 2013. C’était au cours de la huitième séance plénière de la deuxième session ordinaire de l’année 2019 de la 6ème Législature de la IVème République.
Cette révision selon l’exposé des motifs, a pour objet de définir le cadre du vote des Togolais à l’étranger et s’inscrit dans la logique de la concrétisation du point 44-b des recommandations de la CEDEAO du 31 juillet 2018. Ce projet adopté modifie trente-trois (33) articles du code électoral en vigueur et en crée un nouvel article. Les nouvelles modifications précisent le type d’élections auxquelles les Togolais de l’extérieur peuvent prendre part, le nombre d’électeurs potentiels minimum pour l’ouverture d’une Commission Electorale d’Ambassade Indépendante (CEAI) ,la particularité de la composition des démembrements de la CENI (CEAI, CLC, SV) à l’extérieur, les pièces à fournir pour se faire inscrire sur la liste électorale dans sa CEAI et se faire délivrer une carte d’électeur, les conditions de campagne électorale dans un pays étranger et celles sur l’intervention sur les médias d’Etat tout en résidant à l’étranger et enfin l’exigence de résidence dans le pays de vote avant de siéger pour le compte d’un parti politique dans un dénombrement de la CENI à l’extérieur.
A l’issue des débats, les députés des groupes parlementaires UNIR et UFC ainsi que les non-inscrits ont voté favorablement le projet de loi portant modification de la loi N°2012-002 du 29 mai 2012 portant code électoral, modifiée par la loi N°2013-004 du 19 février 2013 et la loi N°2013-008 du 22 mars 2013 ; ceux du groupe parlementaire NET-PDP se sont abstenus.
Les listes électorales devront être établies pays par pays par les démembrements de la Commission électorale (Céni) au sein des ambassades. Les futurs électeurs devront être titulaires d’une carte consulaire délivrée il y a au moins 6 mois.
« Ce vote vient clôturer l’exécution des reformes et la mise en œuvre des recommandations de la Cédéao. À présent tout est prêt pour la poursuite du processus électoral et pour la tenue effective du scrutin présidentiel », a indiqué Payadowa Boukpessi, ministre de l’Administration Territoriale, Commissaire du gouvernement à l’Assemblée lors du vote. « Ce n’est pas parfait, mais c’est un pas dans la bonne direction. Nous sommes heureux que ce vote soit le choix des députés et non celui de la rue », a indiqué Sénanu Alipui, le président du groupe parlementaire UFC.
Le groupe parlementaire NET-PDP dit ne pas comprendre qu’on exige des Togolais de l’extérieur de disposer d’une carte d’identité, d’un passeport et d’une carte consulaire alors que ceux qui sont au pays sont autorisés à s’inscrire sur les listes électorales par simple témoignage.
« Il s’agit ni plus ni moins d’une politique de deux poids deux mesures ». Et tout ceci donne réellement l’impression que « le gouvernement donne une ouverture de la main droite et reprend de la main gauche en arrachant tout le poignet des compatriotes à l’endroit de qui la loi est votée ».
Le pouvoir cynique jusqu’au bout
Tout d’abord, ce n’est point une surprise. L’Union des Forces de Changement (UFC) est devenue un allié du pouvoir depuis 2010 et continue dans sa logique. Mais lorsqu’un certain Senanu Alipui qui a longtemps vécu à l’extérieur estime que c’est « un pas dans la bonne direction» c’est bien ridicule. Bien plus, quand il pousse le bouchon en insinuant que c’est un choix des députés et non de la rue, doit-on lui rappeler que sans la rue, il ne peut se retrouver à l’Assemblée Nationale?
A propos de cette loi pour organiser un nouveau bétail électoral, cela doit indigner à plus d’un titre. On est à trois mois d’une élection présidentielle et on vote une loi qui exige une conditionnalité de six mois. En vérité, le fichier des Togolais vivant au pays est corrompu et hors du contrôle des forces démocratiques.
Qu’en sera-t-il du fichier établi dans un machin dénommé CEAI ? Plus cocasse, plusieurs pays n’abritent ni consulat ni ambassade du Togo, pourtant, il y a bien beaucoup de Togolais qui y vivent.
D’amusement au refus de contradictions, le régime de Faure Gnassingbé conforte le Togo dans le rang des pays des faits divers.
Kokou Agbemebio
Source : Le Correcteur