« L’épouse de Loïk Le Floch-Prigent, détenu à Lomé dans une affaire d’escroquerie, demande au président François Hollande d’obtenir la libération de son mari, affirmant qu’il « est tout près de mourir », dans une lettre rendue publique par RTL le 5 décembre. « Aujourd’hui, il est tout près de mourir. Des médecins ont pu l’examiner, effrayés de voir dans quel état il est. Bientôt, il sera trop tard », écrit Marlène Le Floch-Prigent. « Qu’attend-on ? Que mon mari meure faute de soin ?« s’interroge son épouse, dans une lettre déposée mardi à l’Elysée. « Monsieur le Président, faites quelque chose pendant qu’il est encore temps. Vous seul pouvez convaincre le Togo qu’un homme mort ne peut pas être jugé », poursuit-elle, expliquant que son « cri est celui d’une épouse, d’une citoyenne qui croit aux valeurs du droit et à celles de la République« .L’ex-PDG d’Elf, 69 ans, a été arrêté le 14 septembre à Abidjan, puis transféré à Lomé, où il a été inculpé pour complicité d’escroquerie. Ses avocats ont plusieurs fois demandé sa libération, mettant en avant la détérioration de son état de santé, qui commande selon eux son rapatriement d’urgence ».
Ainsi étaient résumés les faits, début décembre, dans les colonnes du Monde, après que l’AFP ait publié une dépêche aux accents alarmants.
Qui se souvient de Loïk Le Floch-Prigent, capitaine d’industrie et figure de l’establishment à une époque, – celle des années 80 et de ses grandes affaires -, où le Tout-Paris lui déroulait le tapis rouge ? Avant de tomber, l’homme fut un grand serviteur de l’Etat.Cet industriel, rejeté depuis dans les oubliettes de l’histoire, au terme d’un scandale qui secoua la République mitterrandienne, croupit aujourd’hui dans les geôles d’un pays où il ne fait pas bon être détenu. Et les quelques rares témoignages qui nous reviennent et sur lesquels il est nullement besoin de s’étendre, laissent à penser que les conditions d’incarcération de ce ressortissant français relèvent de pratiques moyenâgeuses, pour rester sobres et soft. Oui, l’horreur.
Or c’est dans une indifférence absolue et un silence de plomb entêtant que les médias français, – qui auront amusé la galerie des jours entiers avec un feuilleton Depardieu pathétique-, semblent vouloir ignorer le sort d’un homme, dont on préjuge de la culpabilité, en raison d’un passé encombrant. Ah, Le Floch ! Oui, l’escroc, les années Mitterrand et ses remugles,, l’argent sale…Qui est allé au Togo? Personne. Qui a rencontré les avocats de l’homme d’affairesen question ? Personne, aussi.
De Florence Cassez, incarcérée au Mexique à ces nombreux jeunes français emprisonnés en Thaïlande ou ailleurs, ils sont nombreux pourtant ces cas souvent désespérés au chevet desquels la diplomatie française, aiguillonnée par les médias, se précipite et se démène. Peu importe leurs casiers et les faits, avérés ou non, qui leur sont reprochés: La France a pour devoir et obligation de ne pas abandonner ses ressortissants.
Y aurait-il donc, au nom d’arguments indignes, une exception Le Floch-Prigent? Se refuserait-on jusqu’au au plus haut sommet de l’Etat à entamer la moindre démarche en direction des autorités togolaises, en raison du passé d’un homme qu’une gauche bien pensante voudrait oblitérer ?
Bref, Loïc Le Floch-Prigent, qui symbolise aux yeux de l’exécutif en place tout ce que la gauche exècre et renie, avec dégout, aujourd’hui, figure, qu’on le veuille ou non, parmi ceux qui incarnent une époque à laquelle la génération Hollande n’entend plus se référer. Est-ce la raison de ce silence? Oui.
Il y a quelque chose d’indigne dans cette posture qui relève du délit de non assistance à personne en danger. Je ne connais pas Loïc Le Floch-Prigent et encore moins ses proches, mais la moindre des choses serait d’apostropher ceux qui, sous les lambris du Quai d’Orsay et de l’Elysée, veulent ignorer le sort de ce malheureux. Quant aux médias, leurs silences en font quelque part leurs complices.
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