Les partis ADDI, DMP et ANC de la préfecture de Tône haussent le ton contre ce qu’ils qualifient de « graves irrégularités » dans le processus électoral en cours, notamment en ce qui concerne la liste du parti au pouvoir, UNIR, dans la circonscription de Tône 1.
Dans une lettre adressée au préfet de Tône en date du 23 juin, les trois formations de l’opposition annoncent l’organisation d’une marche pacifique de protestation prévue pour le samedi 28 juin 2025 à 11 heures. L’objectif, selon les signataires, est d’exiger « le retrait pur et simple de la liste UNIR Tône 1 », qu’ils jugent illégalement rétablie après une première invalidation.
Les griefs des partis ADDI, DMP et ANC sont multiples. Ils reprochent notamment à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et à la Cour suprême une série de décisions contradictoires et irrégulières.
Selon la lettre d’information, la liste UNIR Tône 1 avait été invalidée par la Cour suprême le 12 juin dernier (Arrêt N°011/EM/2025), suite à un recours déposé par les partis plaignants. En cause : la présence d’un candidat inéligible, M. KOMBATE Pouguime, membre de la Commission électorale locale (CEU Tône 1-4), ce qui constitue une violation de l’article 277 du Code électoral.
Cependant, à la surprise générale, un nouvel arrêt (N°034/EM/2025) rendu le 18 juin par la même Cour suprême a annulé cette décision, réhabilitant la liste UNIR sans justification juridique claire, selon les opposants.
Les partis contestataires dénoncent également des changements sur la liste UNIR intervenus « hors délai de dépôt des candidatures ». Deux têtes de liste initialement annoncées auraient été remplacées : le candidat n°3, FLINDJO Kimogso, chef antenne de la CNDH à Dapaong, aurait été remplacé par son père FLINDJO Kossi, et la candidate n°1, SOUGLE Minlayème, par DIARGUI Gnimpal.
Pour les responsables locaux de l’ADDI, de la DMP et de l’ANC, ces modifications constituent « une violation grave du code électoral togolais ».
Face à ce qu’ils considèrent comme une manipulation du processus électoral, les trois partis appellent leurs militants et sympathisants à manifester dans les rues de Dapaong. La marche pacifique partira des Affaires sociales, passera par les quartiers Mélina et Haoussa Zongo, pour chuter au stade municipal.
Les organisateurs affirment vouloir attirer l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur ce qu’ils considèrent comme une « dérive grave de l’État de droit » à l’approche des élections municipales du 17 juillet 2025.