Les femmes continuent d’occuper une place prépondérante dans l’entourage du chef de l’Etat.
Catholique d’obédience franciscaine, Sabine Mensah, la mère de Faure Gnassingbé, n’hésite jamais à mobiliser les frères franciscains du Togo afin que ces derniers prient régulièrement pour son fils. Femme parmi les plus influents du pays, elle est très proche du Contre-amiral Fogan Adégnon, qui cumule la fonction de maire de Lomé avec la direction générale du Port autonome de Lomé (PAL), poumon économique du pays.
Si certaines figures comme Julie Béguédou, patronne de la société d’importation d’intrants agricoles Elisée Cotrane, sont moins visibles au Palais de Lomé II, d’autres ont au contraire gagné en influence. C’est le cas de l’ex-ministre béninoise Reckya Madougou.
Actuelle conseillère à la présidence, celle-ci a l’entière confiance de Faure Gnassingbé, tout comme la directrice du cabinet présidentiel Victoire Sidémého Tomégah-Dogbé, même si cette dernière est inquiétée par l’influence grandissante de Florence Yawa Kouigan, ancienne du groupe Ecobank et cadre du parti majoritaire, l’Union pour la République 5unir).
Jadis incontournable avant d’être marginalisée, l’ex-patronne des impôts. Ingrid Awadé revient également sur le devant de la scène, à la faveur de la crise politique. Le régime togolais s’appuie notamment sur ses puissants réseaux d’affaires.
Aux côtés de la ministre de l’économie numérique Cina Lawson, Ibrahima Mémounatou monte en force dans ce dispositif. Députée et questeur de l’Assemblée nationale, elle vient d’être nommée vice-présidente d’Unir. Patronne de l’agence Platine Communication, Rebecca Atayi tente de conseiller le chef de l’Etat pour mieux gérer la crise politique. Cette femme d’affaires a été citée dans le dossier du putsch de septembre 2015 au Burkina Faso, notamment en raison d’un entretien téléphonique qu’elle aurait eu avec le général de gendarmerie et ex-ministre des Affaires étrangères Djibril Yipènè Bassolé, ancien bras droit de Blaise Compaoré, inculpé dans ce même dossier.
Source : Lettre du Continent N°775 du 25 avril 2018