Le Conseil des ministres est un organe établi par la Constitution pour discuter et adopter certains des actes principaux du pouvoir exécutif, comme le dépôt des projets de loi du gouvernement ou la nomination de hauts fonctionnaires et officiers militaires. Comme en France, le Conseil des ministres a lieu les mercredis au Togo.
A la formation du gouvernement de la première ministre Victoire Tomegah-Dogbe en octobre 2020, les conseils de ministres sont réguliers avec des postings d’annonce du Chef de l’Etat. Il en est de même pour les séminaires gouvernementaux onéreux à travers le pays. Mais depuis plus de trois mois, c’est le silence du désert. Nous en avions parlé dans nos colonnes jusqu’au remaniement du 08 septembre 2023.On se demandait qui si enfin les retouches apportées allaient réanimer le gouvernement sous anesthésie depuis un moment. Trois semaines plus tard, enfin, un nouveau conseil des ministres. C’était mercredi 27 septembre avec un avant-projet de loi et deux projets de décret adoptés dans les secteurs de la gestion publique, de la gouvernance économique, et de l’enseignement supérieur. Les différents textes portent, l’un après l’autre, sur la Loi sur le code de procédure administrative, le fonctionnement des Centres de gestion agréés (CGA), et la création d’une nouvelle université dans la région des Plateaux précisément à Datcha. Trois communications ont également été écoutées, respectivement sur la situation économique et financière au premier semestre 2023, la rentrée scolaire 2023-2024, et la réforme attendue sur la protection du droit d’auteur. Enfin, un compte-rendu a été fait sur la gestion de la récente tension sur la distribution de produits pétroliers dans les stations – services du pays.
C’est d’ailleurs l’exercice habituel de cette rencontre gouvernementale.
Légitimement, on peut se demander par quelle alchimie se prenaient les grandes décisions de la gouvernance du pays sans conseil des ministres depuis trois mois.
Au-delà, l’équipe gouvernementale reste incomplète après le dernier remaniement. Le volet industrie charcuté du ministère du Commerce n’a toujours pas de preneur. Le cas de Christian Trimua devenu Secrétaire Général du gouvernement et en même temps ministre semble inédit.
Il importe que tout soit fait dans les règles de l’art pour que la gouvernance soit à l’image de ce qui se fait de mieux ailleurs.
Honoré ADONTUI