Malgré la série d’arrestations d’opposants, par ailleurs qualifiée « d’orchestrée » par le Parti socialiste français, le Collectif « Sauvons le Togo » (Cst) reste convaincue que la vague d’incendies qui a ravagé des marchés au Togo, est un montage du pouvoir, destiné à décapiter l’opposition.
Au lendemain des réactions de partis politiques français et de l’Union Européenne, désavouant la vague d’arrestations d’opposants au pouvoir de Faure Gnassingbé ainsi que la poursuite d’un processus électoral unilatéral, les militants de l’opposition ont répondu massivement à l’appel du Collectif « Sauvons le Togo ». Après une marche le long de la ville de Lomé, la marrée humaine s’est déferlée à la plage, en face de l’Ambassade d’Allemagne au Togo.
Malgré les coups de boutoirs qualifiés « d’opération chirurgicale »par le Cdt Olivier Amah, consistant pour la gendarmerie à arrêter des jeunes militants identifiés comme étant particulièrement dynamiques et braves, leaders du Cst et autres militants et sympathisants affichaient un optimisme particulier ce samedi 17 février 2013. « Ce pouvoir va bientôt tomber », a déclaré Jean-Pierre Fabre.
Au point de chute de la marche, tour à tour, le Commandant Olivier Amah (Asvito),Mme Amouzou (Obuts), Abass Kaboua (Mrc), Brigitte Améganvi (Anc), Abi Tchessa (Psr), Patrick Lawson (Anc), Zeus Ajavon (Cst) et enfin Jean-Pierre Fabre, ont entretenu l’assistance. Ce fut encore pour le principal regroupement de l’opposition au pouvoir de Lomé, une occasion de faire des révélations sur les incendies ainsi que les exigences pour des élections législatives transparentes. Concernant les auteurs des incendies, particulièrement celui qui a dévasté le grand marché d’Adawlato à Lomé, Abass Kaboua puis Me Zeus Ajavon, ont laissé entendre qu’une importante information sur ce crime, sera connue la semaine prochaine.
Mais déjà, le Coordinateur du Cst, a décrie le mode opératoire utilisé par les pyromanes, pour incendier cet important centre commercial où notamment, des femmes favorables à l’opposition, s’adonnent à leurs activités. « Il y a d’abord des gens qui sont arrivés sur des motos et ont formé un cercle autour du marché. Ensuite, trois voitures abord desquelles il y a avaient des gens dont certains cagoulés et armés avec deux en veste, se sont amenés et ont forcé les agents de sécurité à leur ouvrir la grande porte du marché », a brièvement décrie Me Zeus Ajavon. Pour les responsables du Cst, le communiqué du parti socialiste français fustigeant des « arrestations orchestrées » et demandant la libération immédiate de Agbéyomé Kodjo, pourrait s’inspirer du rapport de deux policiers français dépêchés à Lomé pour enquêter sur les l’origine des incendies.
Une nouvelle conditionnalité du Cst au dialogue.
Pendant que les contours des incendies préoccupent les acteurs, les conditions d’organisation des prochaines échéances électorale également divisent le pouvoir et l’opposition. Sur la question, les partenaires du Togo conseillent unanimement à Faure Gnassingbé, de tenir un dialogue inclusif et franc avant la tenue de toute élection. Samedi dans la matinée, des responsables du Cst ont échangé sur la question avec des diplomates en poste au Togo, avant de se rendre à la manifestation. « Nous leur avons dit qu’il faut d’abord libérer ceux qui sont arbitrairement arrêtés suite aux incendies, régler la question des neuf (09) députés de l’Anc exclus de l’Assemblée nationale, faire baisser la tension politique, avant tout dialogue », a énuméré le 1er vice-président de l’Anc, Patrick Lawson.
C’est plutôt dans une ambiance festive qui contraste avec les arrestations dans ses rangs et la situation politique préoccupante qui prévaut dans le pays, que l’opposition a tenu sa manifestation. Les différents leaders ont appelé le peuple à la mobilisation. Déjà le vendredi, des dizaines de milliers de Togolais ont assisté à un meeting organisé par le Cst, au stade de Beniglato.
D’autres manifestations sont annoncées dans les jours à venir, pour contraindre le pouvoir à répondre favorablement aux exigences du Cst en vue de la tenue d’élections transparentes et consensuelles.
koaci