Le 08 mars 2018, les femmes du monde entier ont fêté « leur » journée encore appeler Journée de la femme. Tour à tour, la chanteuse béninoise Angélique Kidjo a pris le micro. Faure Gnassingbé aussi. Pour la première, le « machisme » des hommes africains doit s’arrêter. Ici et tout de suite. Le second et chef d’état lui, a plutôt parlé dans un tweet de la femme qui serait le ciment de la nation togolaise. Priez, Lynx.info de ne pas égrener les noms de ces mères et filles dont il a tranché les têtes pour se caler tel Caligula au sommet du Togo. En toute impunité.
Ici, nous avions voulu rappeler à nos lecteurs que, les paroles de Faure Gnassingbé sont comme l’eau sur les plumes d’un canard et n’engagent que, ceux, qui croient encore à celui que votre journal appelle désormais St. Faure de Pya : « J’ai découvert que j’étais un dictateur sanguinaire … », après St. Paul de Padoue. Passons.
Quand il prend le pouvoir en 2005, Ingrid Awadé est aussi à Lomé et boucle ses fins de mois comme les damnés de la terre version togolaise en vendant les gadgets dans les ministères de la capitale. Un ex ministre sous Gnassingbé Eyadema se rappelle et raconte à Lynx.info : « Elle venait dans mon ministère avec dans son sac, des téléphones portables, des montres, des petits gadgets pour enfants…bref des « chinoiseries ». C’est ainsi qu’elle jonglait ». Encore mariée à ce pauvre Moba, le divorce tombe comme un fruit mûr sinon pourri sur la table de travail de ce dernier. L’homme est intimé de signer ici et tout de suite le divorce. Brisé moralement, il doit séjourner en Chine chez des amis pour ruminer sa colère et son aveu d’impuissance. La suite de ce mélodrame est connue. Ingrid Awadé vire dans les bras du prince et l’ex-mari reste dans la douleur. C’est le temps où le « bouffon » Abass Kaboua prend les marches pieds de la présidence pour aller lister au prince, le nombre des amants de celle qu’on a appelé ensuite l’égérie de la cour.
L’Accord de Politique Global (APG) aussi est signé. Le prince est désormais fréquentable. Le sang des Togolais qui dégoulinait encore sur ses cravates a séché, donc il peut voyager. Son avion se dépose sur le tarmac de Zaventem [Aéroport de Bruxelles]. Dans la suite qui l’accompagnait, Zarifou Ayeva, officiellement ministre des Affaires Étrangères. Dans le fond, on lui « cale », le vrai ministre des Affaires Étrangères qui n’était autre que, Gilbert Bawara mais dans le rôle de ministre togolais de la Coopération et du NEPAD. Les reliquats des projets FED après plus de quinze de bagarre entre l’UE et le Togo ne passeront plus vers le Tem, mais vers le Nawda, donc Faure Gnassingbé. La suite de ce qu’on a fait avec ces reliquats est aussi connue. Le Parti socialiste français en a longuement parlé. Malin, sinon très malin, le pouvoir de Lomé s’est empressé de cracher dans le bassinet de beaucoup de socialistes qui regardaient un peu trop. Ce vol à ciel ouvert tombe dans les oubliettes faute de relais communicationnel et d’une justice digne. L’opposition togolaise occupée à regarder ailleurs, qu’à travailler pour le Togo est resté loin de toutes ces affaires qui auraient pu être dénoncées.
Désormais assis sur des milliards de nos francs, des centaines d’hectares de terrains, des villas au Togo et des appartements en Europe vont pousser comme des champignons par le clan qui se partage le Togo. Ici aussi, motus et bouche cousue d’une opposition obsolète, dénaturée et complètement absente, parfois même complice du drame. Les députés de l’opposition vont préférer les perdiems des voyages à l’extérieur que de se demander pourquoi, quand les Togolais s’appauvrissent une petite minorité devient plus riche. Revenons au voyage du prince à Bruxelles. L’ami Louis Michel, commissaire européen a pris soins de piéger Gilchrist Olympio avant même l’arrivée du prince. Entouré de tous les proches de Faure Gnassingbé, le téléphone de l’opposant est mis sur écouteur. Le reste n’est plus que formalité. La ripaille exulte. « On a eu sa peau », crie-t-elle. Ingrid Awadé du voyage est sur toutes les lèvres. Elle a laissé les gadgets pour le poste de patronne des impôts après avoir donné au prince tout ce qu’elle pouvait donner. Victor Hugo nous apprend que : « Toutes les femmes ont leur fortune entre leurs cuisses ». Ingrid n’est pas une exception !
Les confrères au Togo ont d’abord parlé de la future première dame avant de ramener au rabais leurs investigations. Faure Gnassingbé, lui, non plus n’a jamais dit qu’il avait des testostérones qui s’alimentent d’une seule femme. Ingrid Awadé parade. Qui la connaît, sait son penchant pour les boisons alcoolisées. Alassane Ouattara aime le whisky. Henri Konan Bédié le cognac nous raconte le journaliste François Mattei dans son magnifique livre, « Côte-d’Ivoire : Pour la Vérité et la Justice ». Notre « nationale » Ingrid Awadé, le champagne. C’est à la suite de cette beuverie qu’elle va s’exclamer devant témoins à Bruxelles : « Nous sommes partis pour trente ans de pouvoir » ! Les témoins de cette scène sont ahuris, abasourdis, hilares… Elle venait de lâcher ce que Faure Gnassingbé lui révélait chaque nuit au lit. Depuis, c’est un Faure Gnassingbé qui tient, vaille que vaille à s’asseoir sur le Togo pendant trente ans. Après trois mandats de cinq ans, il faut faire table rase pour encore deux mandants de cinq ans. Plus cinq ans de bonus, nous sommes à la prophétie de « Maman » Ingrid Ataféinam Awadé, aujourd’hui patronne de la Caisse nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Jeunesse togolaise, vas-tu les laisser faire ?
Camus Ali
Source : Lynx Togo info